Sénégal: l'opposant Sonko annonce reprendre sa grève de la faim

11:0318/10/2023, Çarşamba
MAJ: 18/10/2023, Çarşamba
AFP
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko. Crédit photo: X
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko. Crédit photo: X

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko, détenu depuis fin juillet sous divers chefs d'inculpation, dont l'appel à l'insurrection, a annoncé mardi reprendre sa grève de la faim, qu'il avait arrêtée début septembre.

Candidat à l'élection présidentielle de février 2024, M. Sonko, âgé de 49 ans et classé troisième lors de la présidentielle de 2019, accuse le président Macky Sall, ce que le président nie, de vouloir l'écarter du scrutin à travers des procédures judiciaires. M. Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé en juillet ne pas se représenter. Il a déclaré sur les réseaux sociaux:


Nous ne pouvons que recourir aux moyens de résistance que notre situation actuelle permet. C'est pourquoi j'ai décidé de reprendre ma grève de la faim.

Son action vise à marquer sa
"solidarité"
avec les autres militants
"injustement arrêtés pour avoir exprimé leurs opinions politiques"
, détenus, et pour certains d'entre eux privés de
"tout contact avec leurs proches"
en raison d'une grève de la faim.


Il souhaite également
"protester contre (sa) détention arbitraire et électoraliste, et celle de centaines de patriotes, et en exiger la fin"
, comme il l'a écrit dans son message.

Sa reprise de la grève de la faim a été confirmée par Me Clédor Ly, l'un de ses avocats.


Vendredi, un magistrat d'un tribunal d'instance de Ziguinchor (sud) a ordonné que M. Sonko soit rétabli sur les listes électorales, d'où il avait été radié, ouvrant un nouveau chapitre dans l'affrontement judiciaire qui l'oppose à l'État depuis deux ans et demi et qui maintient le Sénégal en tension.

Ce rétablissement devrait théoriquement permettre à M. Sonko, incarcéré depuis la fin de juillet après des mois de bras de fer avec le gouvernement et la justice, de postuler à l'élection présidentielle. Cependant, sa candidature n'est pas encore garantie.


Après avoir été condamné pour diffamation contre un ministre, M. Sonko a été reconnu coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de comparaître au procès, il a été condamné par contumace puis radié des listes électorales.

Il a été incarcéré fin juillet sous d'autres chefs d'accusation, notamment l'appel à l'insurrection, l'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et l'atteinte à la sûreté de l'État.


Il avait entamé une grève de la faim, qu'il avait, selon ses proches, arrêtée le 2 septembre en réponse à des appels venant notamment de dirigeants religieux très influents au Sénégal, après avoir été admis en soins intensifs à l'hôpital.

Les autorités sénégalaises avaient remis en cause cette grève de la faim.


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