Russie: Les armes occidentales fournies à l'Ukraine utilisées par les manifestants en France

17:426/07/2023, Perşembe
MAJ: 6/07/2023, Perşembe
AA
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Crédit photo: YURI KADOBNOV / AFP
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Crédit photo: YURI KADOBNOV / AFP

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a affirmé, jeudi, que les armes livrées à Kiev étaient utilisées par les organisateurs des manifestations contre la mort d'un adolescent en France.

"Les armes livrées à Kiev finissent entre les mains de ces mêmes manifestants et sont utilisées contre la police en France"
, a déclaré Maria Zakharova lors d'un point de presse tenu à Moscou. Et d'ajouter:

En soutenant l'Ukraine, l'Occident et l'OTAN ont ouvert la boîte de Pandore, ce qui leur reviendra en pleine figure comme un boomerang.

Répondant à une question du correspondant d'Anadolu sur les informations faisant état d'une limitation de l'accès aux médias sociaux par les autorités françaises, Zakharova a déclaré:
"Si elles ont limité l'accès, et je pense que c'est possible, il s'agit là encore d'une sorte de politique de deux poids, deux mesures. Mais je le répète, nous avons besoin de faits objectifs, nous ne manquerons pas d'aborder cette question, et je conseille vivement à chacun de mener ses propres enquêtes journalistiques à ce sujet"
.

Certains observateurs français ont accusé la Russie de
"jubiler"
face à l'agitation qui règne dans le pays. Des accusations qui ont fait dire à la porte-parole de la diplomatie russe:
"Les observateurs français ont certainement le droit de tirer des conclusions sur les événements qui se déroulent dans leur pays. Contrairement à nos collègues occidentaux, nous n'allons pas leur dire comment couvrir les processus politiques dans leur propre pays.
Toutefois, il convient malheureusement de noter que les discussions publiques sur les manifestations de masse qui ont eu lieu en France ces derniers jours sont de nature à détourner l'attention de l'essentiel, à savoir le meurtre délibéré, selon les qualifications du parquet local, d'un adolescent de 17 ans par un officier de police"
.

Et de préciser:
"Nous tenons à souligner une fois de plus que nous condamnons fermement le vandalisme et les violences perpétrées par les émeutiers, ainsi que le recours irresponsable à des méthodes illégales par les forces de l'ordre françaises à l'encontre de leurs propres concitoyens"
.

"Quant à la ‘jubilation’, j'aimerais savoir comment Paris évalue, par exemple, la réaction de son média Charlie Hebdo à tous les événements en France et dans le monde"
, a déclaré Zakharova.

Et de poursuivre:
"À quand remonte la dernière fois que l'Élysée ou le Quai d'Orsay ont critiqué ce média pour sa jubilation? Je ne me souviens que d'autre chose, que 'toute manifestation de satire et d'humour fait partie de la liberté d'expression', nous disait-on. Des tragédies dans lesquelles des dizaines et des centaines de personnes meurent sont devenues la raison de nombreuses caricatures et plaisanteries dans le magazine Charlie Hebdo, comme la catastrophe du Sinaï, quand notre avion avec des habitants de Saint-Pétersbourg à bord a explosé, qu'un acte terroriste a été commis, et quand nous avons exigé des excuses, de la sympathie, au moins verbalement, nous n'avons reçu ni l'une, ni l'autre. Et on nous a dit qu'il s'agissait d'une culture propre à la France. Nous savons aussi comment répondre à cette culture".

"De plus, je veux dire que la déclaration du président français Emmanuel Macron sur les désaccords du gouvernement russe, sa faiblesse, la faiblesse des forces armées, ou, par exemple, les remarques de la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna, qui a évoqué ‘les défauts du système russe’, tout cela ne nous laisse aucune marge de manœuvre pour la délicatesse. Nous répondons plus gentiment, mais de la même manière"
, a-t-elle ajouté.

"C'est pourquoi, dans ce contexte, nos commentaires sur les émeutes de masse en France, qui ont coûté à l'économie française, selon diverses estimations, plus d'un milliard d'euros, et qui ont abouti à l'arrestation de plusieurs milliers de citoyens, sont un modèle de retenue et de justesse
", a expliqué Zakharova.

Selon la porte-parole de la diplomatie russe,
"l'augmentation de l'usage disproportionné de la force et des cas de violation des droits de l'homme en France a été maintes fois dénoncée par des organisations non gouvernementales et internationales, dont le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, et récemment par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, qui a appelé Paris à remédier aux problèmes de racisme et de discrimination au sein des forces de l'ordre françaises"
.

"Si de telles structures de l'ONU, que la France n'a jamais accusées d'être partiales, s'intéressent déjà à la situation en France, les autorités françaises devraient alors penser à leurs propres problèmes au lieu de donner sans cesse et sans raison des leçons à d'autres pays"
, a-t-elle conclu.

Nahel M., 17 ans, d'origine algérienne, a été abattu à bout portant par un policier à Nanterre, en banlieue parisienne, le 27 juin dernier.


De violentes manifestations ont depuis balayé la France, avec des batailles rangées entre la police et les manifestants, des pillages et des incendies de véhicules et de bennes à ordures dans de nombreuses villes.


Le policier auteur du tir meurtrier a été placé en détention provisoire et mis en examen pour homicide volontaire.


À lire également:




#Russie
#Moscou
#Maria Zakharova
#France
#Émeutes
#Nahel
#Mort de Nahel
#Violence policière
#Violences urbaines
#ONU
#OTAN
#Charlie Hebdo
#Ukraine
#Liberté