Rony Brauman, médecin français et ancien président de Médecins sans frontières.
Rony Brauman, intervenant, ce mardi, sur le média QG, a exprimé de vives inquiétudes quant à l'avenir d'Israël dans le contexte du conflit avec la Palestine. Il estime que "même si Israël a gagné toutes les batailles", il est "perdu à terme", en soulignant qu'un État ne peut survivre en "semant la haine tout autour de soi". Selon lui, cette logique rappelle celle des guerres coloniales, où les colonisateurs, malgré leurs victoires militaires, finissent par perdre le contrôle.
Brauman, connu pour son franc-parler et ses analyses critiques des conflits armés, a estimé que la situation actuelle en Palestine occupée et à Gaza ne ferait qu'exacerber les tensions. Il a évoqué la montée en puissance de groupes de jeunes armés palestiniens, soulignant que ces nouvelles générations, frustrées par l'occupation israélienne et la répression militaire, se tournent de plus en plus vers la lutte armée.
En décrivant un climat de révolte grandissant dans les territoires occupés, il a affirmé:
De plus en plus de groupes de jeunes s'arment, s'entraînent et commencent à attaquer.
Selon l'ancien président de Médecins sans frontières, cette escalade de la violence ne profite ni à Israël ni aux Palestiniens.
Il estime que la répression systématique d'Israël, loin de mettre fin aux actions violentes, alimente plutôt un
"cycle des vocations aux martyrs"
. Ce processus, selon Brauman, entraîne un durcissement des positions de chaque camp et maintient la région dans un état de guerre permanent.
Il a ajouté que ce cycle de violence et de contre- violence pousse de plus en plus de Palestiniens à rejoindre la résistance, notamment celle du Hamas, tout en cristallisant un sentiment de haine de part et d'autre.
La comparaison avec les guerres coloniales
Rony Brauman a également souligné les parallèles entre la situation israélo-palestinienne et les conflits coloniaux du passé. Il a rappelé que les puissances coloniales, bien que souvent victorieuses sur le plan militaire, ont inévitablement perdu leurs guerres de domination. Et de déclarer:
Les colonisateurs ont toujours gagné les batailles et ont perdu toutes les guerres.
Ce schéma, selon lui, pourrait bien se répéter avec Israël, qui, malgré ses succès tactiques, risque de ne pas trouver d'issue durable à ce conflit tant que les causes profondes de l'occupation et de la répression ne sont pas abordées.
Brauman n'a pas caché sa conviction que la politique actuelle d'Israël conduirait à un échec à long terme. Et d'affirmer:
Je pense qu'Israël est perdu, perdu à terme, pas demain, peut-être pas de notre vivant, et ce n'est pas ce que je souhaite, c'est ce que je pense.
Il a expliqué que la stratégie israélienne, fondée sur l'usage de la force pour maintenir l'occupation, ne peut aboutir à une paix durable, car
"on ne peut pas vivre en semant la haine tout autour de soi".
Ce constat, pour Brauman, reflète une impasse politique et morale qui menace de s'étendre sur plusieurs générations si rien ne change.
Rony Brauman, tout en reconnaissant la nature
des actions du Hamas, a nuancé sa perception du mouvement palestinien. Il a déclaré que, malgré les
et
que le groupe a pu commettre, il fait partie intégrante de la
palestinienne contre l'occupation israélienne.
Pour Brauman, cette appartenance à la résistance s'inscrit dans une dynamique où des groupes armés, parfois responsables de
, sont néanmoins perçus comme des acteurs clés de la lutte pour la libération dans les contextes d'occupation coloniale.
Pour rappel, les bombardements israéliens se poursuivent depuis plus de 11 mois dans la bande de Gaza, suite à une série d'attaques attribuées au Hamas et ayant causé la mort de près de 1200 Israéliens.
Plus de 42.000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël contre l'enclave palestinienne sous blocus, et plus de 95.000 autres blessées, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.
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