France : l’Assemblée vote le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie

La rédaction avec
13:4230/10/2025, jeudi
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Le président du FLNKS de Nouvelle-Calédonie Christian Tein et le leader kanak Dimitri Qenegei.
Crédit Photo : @g_elejabarrieta / X
Le président du FLNKS de Nouvelle-Calédonie Christian Tein et le leader kanak Dimitri Qenegei.

L’Assemblée nationale française a adopté, mardi 28 octobre, la proposition de loi organique reportant les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, une décision censée favoriser la reprise du dialogue entre les camps indépendantiste et loyaliste, mais qui a finalement ravivé les crispations politiques.

Le texte, validé en commission mixte paritaire la veille, a été voté par 279 voix contre 247. Il s’agit du troisième report du scrutin depuis les violences insurrectionnelles de mai 2024, qui avaient plongé l’archipel dans une grave crise politique et sociale.


L’objectif officiel est de laisser du temps aux négociations autour de l’accord de Bougival, signé le 12 juillet 2025, qui prévoyait la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française.

Mais cet accord a depuis été rejeté par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et l’Union calédonienne, qui affirment qu’
"il n’y a pas d’accord de Bougival"
. Pour tenter de rétablir la confiance, le gouvernement a retiré toute mention de cet accord dans le texte adopté, indiquant désormais que le report est décidé
"en vue d’un accord consensuel sur l’avenir institutionnel".

"En désaccord total"


Cependant, une erreur de communication du gouvernement a jeté le trouble dans l’hémicycle, selon Le Monde. Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait inscrit à l’agenda prévisionnel de l’Assemblée l’examen du projet de loi constitutionnelle sur Bougival dès janvier 2026, suscitant la colère du rapporteur LR Philippe Gosselin, qui s’est dit
"en désaccord total"
avec une telle précipitation. Le ministre a finalement fait retirer le texte de l’ordre du jour, évoquant une
"maladresse".

Cette confusion complique la mission de la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, attendue à Nouméa dans les prochains jours, selon le quotidien français. Elle devra tenter de rétablir la confiance entre les partenaires calédoniens, alors que les positions demeurent figées : les loyalistes de Nicolas Metzdorf et Sonia Backès s’opposent toujours aux indépendantistes du FLNKS, présidé par Christian Tein.


Au centre, les signataires de Bougival — dont les indépendantistes du Palika et de l’Union progressiste en Mélanésie, ainsi que la droite modérée de Calédonie ensemble — plaident pour un compromis politique durable.
"Le Parlement a manifesté sa volonté de “faire avec le FLNKS”. Au FLNKS maintenant de manifester sa volonté de “faire avec les autres”"
, a résumé le mouvement Calédonie ensemble, dans un appel à la responsabilité, partagé par de nombreux élus locaux.

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