Est de la RDC: "trêve humanitaire" annoncée dans le conflit du M23

18:085/07/2024, الجمعة
AFP
Le colonel John Imani Nzenze (à gauche), représentant des rebelles du M23, rencontre des représentants de la Force régionale d'Afrique de l'Est (EACRF) lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au camp de Rumangabo, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 6 janvier 2023.
Crédit Photo : Guerchom Ndebo / AFP
Le colonel John Imani Nzenze (à gauche), représentant des rebelles du M23, rencontre des représentants de la Force régionale d'Afrique de l'Est (EACRF) lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au camp de Rumangabo, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 6 janvier 2023.

Annoncée jeudi par les États-Unis, une "trêve humanitaire" dans le conflit opposant dans l'est de la République démocratique du Congo les forces gouvernementales à la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, semblait observée vendredi sur le terrain, selon des sources locales.

"La situation est calme",
déclarait prudemment un responsable administratif du territoire de Masisi, à l'instar d'autres habitants de la province du Nord-Kivu interrogés par l'AFP, notamment dans le territoire de Lubero, théâtre de récents combats.

"Nous prions Dieu que cela reste ainsi"
, ajoutait le responsable.

Dans un communiqué du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, les États-Unis ont dit jeudi
"saluer la trêve humanitaire de deux semaines"
démarrant le 5 juillet, trêve qui n'avait alors été évoquée publiquement par personne en RDC.

Depuis fin 2021, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu'à encercler presque entièrement la capitale provinciale, Goma.

La semaine dernière, les rebelles ont conquis de nouvelles localités sur le front nord du conflit, provoquant de nouveaux déplacements de population.


La Maison Blanche a souligné:


La situation humanitaire au Nord-Kivu est désastreuse, avec près de 3 millions de personnes déplacées internes.

"La trêve humanitaire de deux semaines (...), qui se poursuivra jusqu'au 19 juillet, engage les parties au conflit à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables",
a-t-elle ajouté.

Cette trêve résulte, selon la même source, de démarches menées en novembre dernier par la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, lors d'un voyage en RDC et au Rwanda.

"Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont exprimé leur soutien à cette trêve humanitaire",
selon le communiqué américain.

En décembre, les États-Unis avaient annoncé de la même manière un
"cessez-le-feu"
, qui avait tenu une dizaine de jours.

Des combats intenses avaient repris juste après les élections du 20 décembre, remportées par le président sortant Félix Tshisekedi, au pouvoir en RDC depuis 2019.

L'Union européenne s'est également félicitée vendredi de l'annonce de la
"trêve humanitaire".

"L'UE salue les efforts déployés par les États-Unis et salue vivement l'engagement de la RDC et du Rwanda, en espérant que cette trêve humanitaire conduira à un cessez-le-feu permanent"
, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

"Nous saluons la mesure, mais nous demandons purement et simplement un retrait définitif des troupes rwandaises et du M23, ainsi que des poursuites judiciaires contre les leaders de la rébellion"
, a déclaré à l'AFP à Goma Moïse Hangi, militant du mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement).

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