Crédit Photo: Guerchom Ndebo / AFP
L’armée congolaise a officiellement accusé les forces de défense du Rwanda et les rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) de préparer une attaque contre la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, située dans l'est de la République démocratique du Congo, où les rebelles contrôlent des localités malgré la présence des armées est-africaines.
"On assiste à des mouvements des troupes RDF/M23 ainsi que de leurs recrues, qui viennent de terminer la formation au Rwanda et à Tchanzu, pour réoccuper leurs anciennes positions à Kibumba et Rugari, où ils ont installé leur quartier général avancé"
, a déclaré dans une vidéo envoyée à la presse par ses services, le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise.
Selon l’officier, l’objectif de ce redéploiement est
"d’attaquer la ville de Goma et d’accentuer la crise humanitaire et l’insécurité".
Le porte-parole du M23 sollicité par l’agence Anadolu n'a pas réagi aux déclarations de l’armée gouvernementale congolaise.
Le gouvernement congolais par le biais de son ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, a déclaré lors de la réunion du conseil des ministres tenue jeudi dernier que l'armée rwandaise et le M23 renforçaient leurs positions
"en prévision d'une offensive générale"
pour
de Goma.
Le gouvernement rwandais n’a pas immédiatement réagi à ces accusations.
La ville compte plus d’un million d’habitants auxquels se sont ajouté des milliers de déplacés ayant fui la progression du M23 dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru, au nord de Goma.
"Loin de dire qu’il y a psychose, mais la population est résiliente espérant que cet assaut n’aura pas lieu et que le gouvernement et ses partenaires internationaux vont régler cette crise qui perdure et nous étouffe. L’inflation est réelle, les prix explosent sur le marché"
, a déclaré auprès de l’agence Anadolu, Hubert Mutakato, membre de la société civile urbaine.
Accusé de soutenir le M23, Kigali n’a eu de cesse de démentir et d'accuser l’armée congolaise de collusion avec les rebelles Hutus rwandais des FDLR (forces démocratiques pour la libération du Rwanda) accusés de génocide en 1994.
Une force militaire de la Communauté de l'Afrique de l'est (EAC) composée des armées du Kenya, du Burundi, du Sud-Soudan et de l’Ouganda a été déployée depuis fin 2022 dans la région pour désarmer les rebelles du M23.
Kinshasa accuse cette force régionale de passivité et de cohabitation avec le M23, à l'exception du contingent burundais.
Le président Félix Tshisekedi au pouvoir depuis 2019 s’est tourné vers la communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) qui a promis de déployer ses troupes incessamment dans l’Est de la RDC.
La force de l’EAC pourrait être invitée à quitter le pays fin juin, selon le président congolais.
Une réunion des chefs d'Etat d'Afrique de l'Est doit se tenir ce mercredi à Bujumbura, au Burundi, pour le 21e Sommet extraordinaire des chefs d'État de l'EAC.
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC parmi les points saillants à l’ordre du jour.
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