Crédit Photo : Joris Bolomey / AFP (Archive)
Le Premier ministre tchadien et candidat à l'élection présidentielle, Succes Masra, prononce un discours lors d'un meeting de campagne au stade du quartier Dombao, à Moundou, le 28 avril 2024.
Le Premier ministre de transition, Succès Masra, l'un des principaux candidats à la présidence du Tchad, a rassemblé dimanche des milliers de personnes à Moundou, lors d'un meeting où il a pu s'assurer du soutien du sud du pays, bastion de l'opposition.
"Nos aînés qui ont échoué, nous allons simplement les mettre de côté et nous allons transformer notre pays",
a lancé le chef du parti
et candidat de la coalition
à la présidentielle du 6 mai, soutenu par les acclamations de ses supporters.
Son cortège, accompagné d'une marée humaine, a mis deux heures à atteindre le stade en construction qui accueillait l'événement.
Vendredi, au même endroit, le président de la transition Mahamat Idriss Déby Itno avait tenu un meeting devant une audience bien plus éparse et ordonnée.
Dimanche devant une foule électrisée qui a parfois débordé les services de sécurité, Masra a martelé:
Nous voulons quoi? La justice, n'est-ce pas ? L'égalité, n'est-ce pas? La dignité, n'est-ce pas? Les opportunités, n'est-ce pas? La sécurité, n'est-ce pas?
Lunettes noires et boubou blanc floqué de son slogan "Avec Masra pour le succès du Tchad", l'ancien économiste de la Banque africaine de développement a salué la
offerte par Moundou, une ville marquée par une longue histoire de combats politiques au sein de l'opposition.
Le 20 octobre 2022, avec Wakit Tamma, une autre plateforme de l'opposition, M. Masra avait appelé à manifester contre la prolongation de deux ans du mandat de Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé président à la mort de son père Idriss Déby Itno en avril 2021.
Trois cents personnes avaient alors perdu la vie sous les balles de la police et des forces de sécurité, dont 34 à Moundou, selon la Ligue tchadienne des droits de l'homme.
Succès Masra avait dû fuir le pays et n'était revenu qu'à la faveur d'un accord de réconciliation à la suite duquel il avait été nommé Premier ministre de la transition.
Une partie de l'opposition s'est sentie trahie alors qu'elle est muselée et sévèrement réprimée depuis trois ans, et accuse M. Masra de concourir à la présidentielle pour lui ravir des voix avec l'idée d'assurer une majorité au général Déby et conserver son poste de chef du gouvernement.
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