Paris rejette la demande d'annulation de l'arrêté d'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen

13:1812/03/2024, mardi
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L'imam d'originie marocaine, Hassan Iquioussen.
Crédit Photo : @F_Desouche / X
L'imam d'originie marocaine, Hassan Iquioussen.

Le tribunal administratif de Paris a rejeté, lundi, la demande d'annulation formulée par l'imam Hassan Iquioussen concernant son arrêté d'expulsion vers le Maroc.

Dans un communiqué de presse relayé par la presse française, la justice a en effet considéré que l'imam d'origine marocaine
"a commis des actes répétés de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence envers les juifs, les femmes et les non-musulmans justifiant son expulsion, en dépit de ses attaches familiales en France, où il réside depuis sa naissance".

Pointant des propos
"réitérés et assumés",
le tribunal dénonce des positions d'une
"particulière gravité"
pour justifier sa décision, estimant que ses enfants et son épouse
"pourraient le rejoindre au Maroc".

Selon le juge, l'arrêté d'expulsion d'Hassan Iquioussen n'a "
pas porté une atteinte excessive à son droit au respect de sa vie privée et familiale".

Pour rappel, l'imam avait été expulsé au Maroc en janvier 2023, alors qu'il s'était réfugié en Belgique, après avoir été visé en France par une OQTF (obligation de quitter le territoire).


Hassan Iquioussen faisait l'objet, depuis l'été 2022, d'une procédure d'expulsion, en France, mais avait préféré exécuter lui-même la mesure d'éloignement qui le visait, en rejoignant la Belgique.

Maintenu sur le territoire belge après que la justice locale a considéré illégal le mandat d'arrêt international émis par la France, l'imam d'origine marocaine a fait l'objet d'une mesure administrative d'expulsion, ne disposant d'aucun titre de séjour valide.


S'il a été libéré dans un premier temps sous surveillance électronique, les autorités belges ont pris la décision de le placer en centre de rétention, dans l'attente de son expulsion, dès novembre.


Né, installé et inséré en France depuis sa naissance, il s'était vu refuser le renouvellement de son titre de séjour au printemps dernier, et faisait l'objet d'accusations de séparatisme de la part du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui lui attribuait des propos qu'il conteste formellement, et d'autres datant de plus de 20 ans.

Dans une interview donnée fin 2022 à Anadolu, son avocate Maître Lucie Simon dénonçait "
une atteinte grave et illégale à sa liberté d'expression, de religion et à sa vie privée et familiale"
, et contestait
"les allégations de menace de trouble à l'ordre public"
formulées par le ministère de l'Intérieur.

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