Pakistan: un coordinateur de la vaccination antipolio abattu

17:1119/01/2024, Cuma
AFP
Un agent de santé administre des gouttes de poliomyélite à un enfant lors d'une campagne de vaccination porte-à-porte à Karachi le 2 octobre 2023.
Crédit Photo : Rizwan TABASSUM / AFP
Un agent de santé administre des gouttes de poliomyélite à un enfant lors d'une campagne de vaccination porte-à-porte à Karachi le 2 octobre 2023.

Un coordinateur de la lutte contre la polio a été abattu vendredi dans le nord-ouest du Pakistan, où les attaques de militants islamistes sur les équipes de vaccination sont courantes, a annoncé la police.

L'attaque a eu lieu dans le district de Bajaur, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, près de la frontière avec l'Afghanistan, une région où les attentats se sont multipliés ces derniers mois.


Le coordinateur a été abattu par des
"personnes non identifiées (...) qui ont réussi à s'enfuir en moto"
, a indiqué à l'AFP un haut responsable de la police locale, Kashif Zulfiqar.

Initialement blessé à la tête, il a été évacué vers Peshawar, la capitale provinciale, mais est décédé à l'hôpital.

Sept policiers chargés de la protection de vaccinateurs antipolio avaient été tués à Bajaur le 8 janvier, dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule.


La vaccination antipolio se heurte à une suspicion persistante au Pakistan, où abondent les théories conspirationnistes voulant notamment que les vaccins s'inscrivent dans un complot occidental pour stériliser les enfants musulmans.


Une autre de ces théories prétend que les vaccins contiennent de la graisse de porc et sont donc interdits aux musulmans.

Cette méfiance, alimentée par des religieux ultra-conservateurs, s'est accrue après l'organisation d'une fausse campagne de vaccination par la CIA dans le but de retrouver le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, tué en 2011 à Abbottabad (nord).


Le Pakistan est l'un des deux seuls pays au monde, avec l'Afghanistan, où la poliomyélite reste endémique. Dans ces deux pays, les équipes de vaccination sont régulièrement visées par des militants islamistes.

Six cas de cette maladie extrêmement contagieuse, causée par un virus qui envahit le système nerveux et peut causer une paralysie irréversible, ont été détectés en 2023 au Pakistan.


Le pays, qui s'apprête à tenir des élections générales le 8 février, est confronté depuis plusieurs mois, en particulier depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul en août 2021, à une détérioration de la sécurité, notamment dans les régions frontalières de l'Afghanistan.


Islamabad estime que certaines de ces attaques sont planifiées depuis le sol afghan, où les assaillants disposeraient de "
sanctuaires"
, ce que Kaboul dément.

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