Mozambique: le bilan des violences post-électorales s'alourdit à 103 morts

15:469/12/2024, lundi
MAJ: 9/12/2024, lundi
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Un soldat mozambicain s'éloigne alors que des manifestants brûlent des pneus lors d'une manifestation contre le gouvernement à Maputo, le 6 décembre 2024.
Crédit Photo : Amilton Neves / AFP
Un soldat mozambicain s'éloigne alors que des manifestants brûlent des pneus lors d'une manifestation contre le gouvernement à Maputo, le 6 décembre 2024.

Les affrontements meurtriers entre policiers et manifestants s’intensifient dans plusieurs provinces, aggravant la crise politique au Mozambique.

Un lourd bilan humain


Depuis le 21 octobre, le Mozambique est plongé dans une crise politique et sociale marquée par des violences post-électorales. Selon la Plateforme de la société civile pour l'observation des élections (DECIDE), les affrontements ont fait au moins 103 morts et 350 blessés, notamment dans les provinces de Gaza, Nampula et Cabo Delgado.

"Dans ces régions, des affrontements mortels ont opposé les forces de l’ordre armées aux manifestants, causant de nombreuses pertes humaines. La situation est très préoccupante"
, a déclaré Wilker Dias, directeur exécutif de DECIDE, lors d'une conférence de presse à Maputo.

Une élection contestée


Le 9 octobre, environ 17 millions d’électeurs mozambicains ont participé aux élections présidentielles, législatives et provinciales. Les manifestations ont éclaté le 24 octobre, après l’annonce des résultats par l'autorité électorale, qui a déclaré Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir (Frelimo), vainqueur avec 70 % des suffrages.

Eduardo Mondlane, arrivé en deuxième position avec 20 % des voix, a dénoncé une fraude électorale et appelé à des manifestations. Une semaine de nouvelles protestations a été lancée récemment pour
"paralyser Maputo et d'autres régions".

Répression et escalade de la violence


Selon Human Rights Watch, la répression actuelle est l'une des pires contre les manifestants depuis des décennies. Les forces de l’ordre auraient eu recours à une force excessive, entraînant l'arrestation de centaines de citoyens.

Adriano Nuvunga, directeur exécutif du Centre pour la démocratie et le développement (CDD), a dénoncé cette répression comme une réponse brutale aux revendications populaires.


Les tentatives de médiation par des organisations locales et internationales n’ont jusqu’à présent pas réussi à enrayer l’escalade de la violence.


Un dialogue politique au point mort


Le président Filipe Nyusi a invité les quatre candidats à la présidentielle à discuter de solutions pour sortir de l’impasse, mais Eduardo Mondlane a décliné l'invitation, invoquant des raisons de sécurité après avoir quitté le pays.

Les observateurs internationaux soulignent la nécessité d’une intervention extérieure pour stabiliser la situation et éviter une aggravation du conflit.


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