M. Iohannis a informé les alliés de l'Alliance atlantique qu'il se retirait de la course, et Bucarest a donc décidé de soutenir Mark Rutte, a-t-on indiqué de source officielle dans la capitale roumaine.
Avec ce retrait du dernier rival encore en lice, plus rien ne s'oppose à l'arrivée au siège de l'Alliance à Bruxelles du dirigeant néerlandais de 57 ans, vétéran de la politique européenne.
M. Rutte va prendre la tête de l'Otan dans un monde en pleine incertitude politique, des deux côtés de l'Atlantique, et dans une Europe en guerre.
Mark Rutte ne devrait pas être effrayé par la perspective de rester longtemps en poste. Politicien chevronné, ce libéral est depuis 14 ans chef du gouvernement néerlandais (en affaires courantes depuis la victoire électorale de l'extrême droite aux Pays-Bas en novembre).
Réputé pour sa simplicité et sa franchise, l'ancien cadre chez Unilever a su tisser un important réseau de relations, y compris de l'autre côté de l'Atlantique.
Sa capacité supposée à amadouer Donald Trump, a aussi joué en sa faveur au moment de décider du remplacement de M. Stoltenberg, au cas où le milliardaire américain devait revenir à la Maison Blanche.
Lors d'une rencontre en 2018, le dirigeant néerlandais avait réussi à le convaincre du sérieux de l'engagement des Européens à dépenser plus pour leur défense, en l'assurant du rôle déterminant joué par ses critiques inlassables en la matière.
Depuis, Donald Trump a confirmé le peu de cas qu'il faisait de l'engagement américain en Europe, et il faudra beaucoup des qualités de négociateur prêtées à Mark Rutte pour le raisonner, s'il devait être élu en novembre.
Ses talents de diplomate lui ont permis de s'assurer du soutien des Alliés, y compris ceux de la Türkiye et de la Hongrie, pourtant peu enthousiastes à l'idée de nommer un quatrième Néerlandais à la tête de l'Otan.
La Haye a signé cette année un accord portant sur deux milliards d’euros d’assistance militaire sur 10 ans, ajoutant ensuite un milliard supplémentaire.
Le pays dirigé par Mark Rutte s'est montré moins pressé de respecter l'engagement pris en 2014 par les pays de l'Otan de consacrer au moins 2% de leur Produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. L'objectif a toutefois été atteint cette année, opportunément.