Manifestation à Tunis pour la libération de femmes critiques de Saied

11:2014/08/2024, بدھ
MAJ: 14/08/2024, بدھ
AFP
Des militantes féministes tunisiennes protestent lors d'un rassemblement à l'occasion de la Journée nationale de la femme, appelant à la libération des femmes détenues pour avoir critiqué le président du pays, devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Tunis, le 13 août 2024.
Crédit Photo : HASNA / AFP
Des militantes féministes tunisiennes protestent lors d'un rassemblement à l'occasion de la Journée nationale de la femme, appelant à la libération des femmes détenues pour avoir critiqué le président du pays, devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Tunis, le 13 août 2024.

Des centaines de Tunisiens ont manifesté mardi à Tunis pour marquer la Journée nationale de la femme et demander la libération de détenues ayant critiqué le président Kais Saied, selon des journalistes locaux.

Élu en 2019, M. Saied a accaparé tous les pouvoirs lors d'un coup de force en juillet 2021, et est depuis accusé de dérive autoritaire. De nombreux opposants, dont des femmes, ont été arrêtés.


"Malheureusement aujourd'hui, c'est un jour de colère pour les femmes emprisonnées à cause de leurs opinions politiques et de leur militantisme dans la société (...) Nous sommes en colère et nous demandons la liberté pour toutes les prisonnières",
a déclaré Karima Brini, présidente de l'Association Femme et Citoyenneté.

Chaïma Issa, figure de l'opposition et membre de la coalition du Front de salut national, emprisonnée plusieurs mois en 2023, a également dénoncé les arrestations ainsi que les conditions de détention des détenues.

"Je ne peux qu'être solidaire avec elles, car ce qu'elles vivent actuellement, je l'ai vécu aussi (...) Aujourd'hui, avec cette chaleur étouffante, les prisonnières croupissent dans les prisons sans électricité, sans eau, sans les moindres conditions de vie décente"
, a-t-elle déclaré.

Les partisans du Parti destourien libre se sont également rassemblés près du ministère de la Femme plus tôt dans la journée, appelant à la libération de leur dirigeante, Abir Moussi.


Critique de M. Saied et emprisonnée depuis octobre, Mme Moussi a récemment été condamnée à deux ans de prison, deux jours après avoir déposé sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 6 octobre.

Elle a été condamnée en vertu d'une loi promulguée par M. Saied en 2022 pour lutter contre les
"fausses nouvelles".

En juillet, l'avocate Sonia Dahmani a également été condamnée à un an de prison pour
"diffusion de fausses nouvelles"
, près de deux mois après son arrestation suite à des commentaires ironiques sur la situation du pays.

En mai, la militante antiraciste Saadia Mosbah a été arrêtée, quelques heures après que M. Saied a critiqué les organisations d'aide aux migrants.


Mme Mosbah avait notamment défendu les droits des migrants subsahariens après un discours en février 2023 du président, qui avait critiqué l'arrivée
"de hordes de migrants clandestins"
, présentés comme une menace pour le pays.

Les associations de défense des droits humains ont récemment dénoncé une
"dérive autoritaire"
et un
"recul"
des libertés en Tunisie, berceau du Printemps arabe.

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