Mali: polémique autour du crash d’un avion de l’armée malienne dans le nord

18:4411/09/2023, الإثنين
MAJ: 11/09/2023, الإثنين
APANEWS
Crédit photo: Michele CATTANI / AFP
Crédit photo: Michele CATTANI / AFP

La CMA affirme l'avoir abattu alors que l'armée malienne défend la thèse d'un crash suite à des conditions météorologiques défavorables.

Un aéronef de l'armée malienne s'est écrasé, le samedi 9 septembre dernier, alors qu'il menait une opération dans le nord de Gao. Reconnaissant cet incident, l'armée malienne évoque des conditions météorologiques, tandis que l'ex-rébellion qui semble avoir enterré la hache de guerre affirme l'avoir
"abattu"
.

L'État-major de l'armée malienne accuse la météo.

Pourtant, dans son communiqué publié le même jour, l'armée avait juste déclaré que
"ce jour 09 septembre 2023 vers 18h 15 min, un incident aérien s'est produit au nord de Gao impliquant un aéronef de l'Armée de l'Air malienne. Les détails suivront"
. Il aura fallu attendre ce dimanche 10 septembre pour avoir les autres détails de la version officielle. Dans sa sortie à la grande édition du journal télévisé, le chef d'État-major de l'armée de l'Air, le Colonel Aliou Boi Diarra, a affirmé que l'incident a été causé par les conditions météorologiques dues aux orages qui prévalent actuellement dans la zone.

Selon lui, l'aéronef qui s'est écrasé était bien un avion de combat de type Soukhoï Su-25 immatriculé TZ-25C. D'ailleurs, les débris découverts sur le lieu du crash l'illustrent parfaitement. Il a ajouté que les membres de l'équipage ont réussi à s'éjecter hors de l'appareil avant le crash.

Cet aéronef avait été livré, le 19 janvier dernier. En octobre 2022, un autre appareil de l'armée malienne du même type immatriculé TZ-20C s'était également écrasé, dans la zone aéroportuaire de Gao au retour d'une mission.


Par contre, dans sa sortie, le chef d'État-major n'a pas donné des explications sur la mission confiée à cet appareil. Selon nos informations, l'avion est intervenu pour des ratissages suite à l'attaque violente et meurtrière qui a visé le camp de Gao, la veille soit le vendredi 8 septembre dernier, aux environs de 7 heures du matin. Le crash est survenu dans la zone de Tin-Aouker, située à environ 70 km au nord de la ville de Gao.


La revendication de la CMA


Cependant, la Coordination des mouvements de l'Awad (CMA) tient un autre discours.
"Après une riposte vigoureuse de sa DCA, l'armée nationale azawadienne affirma avoir abattu ce jour 09 septembre 2023 à Tinaouker un avion des terroristes FAMA/Wagner suite à des bombardé sur ses positions"
, a indiqué le communiqué de la Cellule d'informations et de communication des affaires militaires de la CMA.

Ce jour-là, des frappes aériennes ont été signalées dans la zone d'Al-Moustarat, au nord de Gao, sous contrôle de l'ex-rébellion. D'autres frappes ont aussi été rapportées sur un poste de contrôle du GATIA -l'une des composantes de la Plateforme signataire de l'Accord d'Alger- à Afalawlaw, près de la ville de Gao.


Tout en condamnant, ce mouvement politico-militaire dénonce aussi
"la violation flagrante et unilatérale de l'Accord pour la paix ainsi que du Cessez-le-feu"
. Avant de tenir le gouvernement
"responsable de la détérioration de la situation sécuritaire et des événements qui en découlent"
.

Depuis le 13 août dernier, date à laquelle la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) s'est retirée prématurément de sa base de Ber, dans la région de Tombouctou et qui était sous le contrôle de l'ex-rébellion, les accrochages se multiplient entre ces derniers et l'armée malienne.

La Minusma qui était la garante du respect du cessez-le-feu se concentre actuellement sur son processus de retrait amorcé depuis le 1er juillet et censé prendre fin avant le 31 décembre prochain.


Aujourd'hui, il n'y a plus personne pour veiller au respect de ce cessez-le-feu et malgré ces affrontements, les autorités continuent de réitérer leur attachement à l'Accord dont beaucoup estiment qu'il ne garantit plus rien au regard de la situation actuelle. Le spectre tant redouté d'une reprise totale du conflit comme en 2012 n'est pas loin.


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