Mali: naissance d’un mouvement dénommé "Front contre le référendum"

14:3014/06/2023, mercredi
MAJ: 14/06/2023, mercredi
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Issa Kao Djim, porte-parole de ce nouveau front. Crédit Photo: MICHELE CATTANI / AFP
Issa Kao Djim, porte-parole de ce nouveau front. Crédit Photo: MICHELE CATTANI / AFP

La Ligue malienne des imams et érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) envisage d'organiser un meeting géant ce vendredi 16 juin 2023 pour inviter tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle Constitution.

Vingt-une (21) formations politiques et organisations de la société civile du Mali ont lancé, mardi à Bamako, un mouvement dénommé "Front contre le référendum", afin de protester contre le projet de nouvelle Constitution qui sera soumis dimanche 18 juin 2023 à une consultation référendaire.


Ce regroupement est composé, entre autres, de la Coordination des organisations de l'appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, de la Codem (Convergence pour le développement du Mali) et de l'Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) de l'ancien Premier ministre feu Soumeylou Boubeye Maiga.


Issa Kao Djim porte-parole de ce nouveau Front a expliqué mardi, dans une déclaration à Anadolu que
"ce mouvement vise à faire comprendre aux Maliens que la Constitution en vigueur et la charte de transition ont été violées. Il s'agit également de mobiliser le peuple contre le référendum en montrant à l'opinion que le projet de nouvelle Constitution n'est pas la solution et ne résout aucun problème du pays"
.

Alassane Abba secrétaire général de la Convergence pour le développement du Mali (Codem) a déclaré que
"ce projet, aussi bien que la campagne, ne sont pas nécessaires. La Constitution actuelle ne donne aucune autorisation, aucun droit à qui que ce soit d'aller à l'adoption d'une nouvelle Constitution".

Il rappelle que
"seul un président élu démocratiquement et les députés peuvent procéder à une révision de la Constitution"
.

Alassane Abba s'est dit étonné que,
"subitement, des hommes et des femmes qui ont juré sur la Constitution, de respecter les engagements internationaux et, après 8 mois du 2e coup d'État, ils ont procédé à la rédaction d'une nouvelle Constitution"
.

La Ligue malienne des imams et érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama) envisage, de son côté, d'organiser un meeting géant ce vendredi 16 juin 2023 pour inviter tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle Constitution dans sa forme actuelle.


Limama proteste contre la laïcité appelant à son remplacement par un État multiconfessionnel.


Pour sa part, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'Imam Mahmoud Dicko (Cmas) a déclaré avoir formulé deux recours auprès du président de la Cour constitutionnelle et auprès du président de la Cour suprême.


La Cmas demande l'annulation auprès du président de la Cour suprême des décrets portant respectivement création, mission, organisation et fonctionnement de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution et création de la Commission de finalisation du projet de Constitution et, auprès du président de la Cour constitutionnelle, l'annulation du décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale, à l'occasion du référendum constitutionnel.


La Cmas s'est dit convaincue du principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs, visant à séparer les différentes fonctions de l'État, afin de bannir l'arbitraire et d'empêcher les abus liés à l'exercice des missions souveraines.


Les responsables de la coordination disent être fermement opposés à la tenue du scrutin référendaire du 18 juin 2023 et restent convaincus que la dynamique affichée et enclenchée pour l'établissement d'un Etat de droit, gage d'un Etat fort, respecté et stable, portera ses fruits.


Mahmoud Dicko, leader religieux malien jouissant d'une grande influence au Mali, autorité morale du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques ), s'est fait un nom lors des manifestations ayant conduit au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020.


En dépit de son influence remarquable sur la scène politique, l'imam Mahmoud Dicko est décrit comme une figure qui transcende les frontières politiques, loin de tout extrémisme, avec un langage simple et un style prônant les valeurs morales.


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