Le dirigeant sénégalais fait face aux exhortations d'importants partenaires internationaux, ainsi que de l'opposition et de la société civile à renoncer au report au 15 décembre de l'élection initialement prévue le 25 février.
Le conseil des ministres hebdomadaire s'annonçait comme un jalon de l'une des plus graves crises traversées depuis des décennies par ce pays volontiers vanté pour sa stabilité.
Mais le communiqué publié à l'issue de la réunion mercredi soir n'a pas évoqué les causes de la crise politique.
La tenue du conseil des ministres avait alimenté les spéculations sur la possibilité d'une amnistie susceptible d'être discutée.
Ces derniers jours, la presse sénégalaise avait aussi laissé entendre que l'un des principaux candidats annoncés à cette présidentielle, Ousmane Sonko, mais aussi son second à la tête du parti Pastef dissous, Bassirou Diomaye Faye, qui sont détenus depuis 2023 pourraient potentiellement bénéficier d'une amnistie.
Alioune Tine, cité avec Pierre Goudiaby Atepa comme deux personnalités de la société civile ayant joué les bons offices entre la présidence et le camp de M. Sonko, a déclaré dans les médias que ce dernier serait libéré dans les prochains jours.
M. Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a provoqué une levée de boucliers au-delà de l'opposition en annonçant le 3 février le report de la présidentielle, à trois semaines de l'échéance.
Après une manifestation interdite mardi, des organisations de la société civile ont annoncé l'avoir reportée à samedi.
Les Etats-Unis et la France ont appelé le président Sall à tenir l'élection le plus rapidement possible. Les défenseurs des droits ont critiqué l'emploi excessif de la force et les restrictions au droit de manifester et à l'accès à internet.
L'opposition soupçonne le camp présidentiel de s'arranger avec le calendrier parce qu'il est sûr de la défaite de son candidat, le Premier ministre Amadou Ba.
Le président a justifié le report par les vives querelles suscitées par le processus préélectoral et sa crainte qu'un scrutin contesté ne provoque de nouveaux accès de violence après ceux de 2021 et 2023.
Un autre candidat de premier plan, Khalifa Sall refuse de dialoguer sans rétablissement du calendrier.