Le risque de famine s'intensifie à Gaza

09:381/02/2024, jeudi
MAJ: 1/02/2024, jeudi
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Les Palestiniens s'abritant à Rafah vivent de la nourriture distribuée par les organisations caritatives alors qu'ils sont confrontés à une faim extrême en raison du blocus de l'aide humanitaire à Gaza, le 31 janvier 2024.
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Les Palestiniens s'abritant à Rafah vivent de la nourriture distribuée par les organisations caritatives alors qu'ils sont confrontés à une faim extrême en raison du blocus de l'aide humanitaire à Gaza, le 31 janvier 2024.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré mercredi que le risque de famine dans la Bande de Gaza s'intensifie en raison des hostilités en cours et de l'accès humanitaire restreint.

C'est ce qu'a déclaré Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse hebdomadaire avec le directeur exécutif du programme d'urgence de l'Organisation, Mike Ryan, à Genève.


Ghebreyesus a souligné que l'Organisation mondiale de la santé est toujours confrontée à des difficultés pour soutenir le système de santé et les agents de santé à Gaza.

Le responsable onusien a souligné que l'organisation est confrontée à des obstacles majeurs, même pour atteindre les hôpitaux du sud de Gaza.


"De violents affrontements ont été signalés près des hôpitaux de Khan Younès, et les patients, les agents de santé ont été empêchés d'accéder aux établissements de santé",
a-t-il regretté.

Concernant la suspension du financement de certains pays à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Ghebreyesus a déclaré que la décision de ces pays entraînera des
"conséquences catastrophiques"
pour les habitants de Gaza.

"Aucune organisation autre que l'UNRWA n'a la capacité de fournir une aide de cette ampleur à 2,2 millions de personnes à Gaza"
, a-t-il précisé, appelant les donateurs à réévaluer leur décision.

Depuis le 26 janvier, 18 pays et l'Union européenne ont décidé de suspendre leur financement à l'UNRWA, sur la base des allégations d'Israël selon lesquelles 12 des employés de l'agence onusienne auraient participé à l'opération "Déluge d'Al-Aqsa" menée par le mouvement de résistance islamique Hamas le 7 octobre 2023 contre des bases militaires et ses colonies israéliennes situées dans l'enveloppe de la Bande de Gaza.​​​​​​​

L'UNRWA a annoncé le licenciement de plusieurs de ses employés, soupçonnés d'avoir pris part à l'attaque du Hamas, et l'ouverture d'une enquête à cet effet.


Selon l'ONU, les pays donateurs ayant suspendu leur aide à l'UNRWA sont: les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Japon, l'Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suisse, l'Autriche, la Suède, la Nouvelle-Zélande, l'Islande, la Roumanie, l'Estonie, la Suède, en plus de l'Union européenne.


L'Espagne, l'Irlande et la Norvège, ont annoncé qu'ils maintiendraient leur aide, mais ont néanmoins accueilli positivement l'ouverture d'une enquête sur les allégations israéliennes concernant la participation présumée de certains membres du personnel de l'UNRWA à l'offensive du Hamas.


Les annonces des capitales occidentales sur la suspension de l'aide à l'UNRWA sont intervenues quelques heures après que la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ) a annoncé son rejet de la demande d'Israël d'abandonner les accusations pour "génocide'' dans la Bande de Gaza portées contre lui par l'Afrique du Sud.​​​​​​​

Vendredi, l'UNRWA a annoncé avoir ouvert une enquête sur des allégations d'implication d'un certain nombre (sans précision) de ses employés dans les attaques du 7 octobre.


L'UNRWA a été créée par une décision de l'Assemblée générale des Nations Unies en 1949 et a été autorisée à fournir assistance et protection aux réfugiés dans ses cinq zones d'opérations, à savoir la Jordanie, la Syrie, le Liban, la Cisjordanie et la bande de Gaza, jusqu'à ce qu'un accord juste soit trouvé.


La guerre israélienne contre Gaza, a fait jusqu'à mercredi 31 janvier, 26 900 morts, en majorité des femmes et des enfants, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé de Gaza qui fait état également de 65 949 blessés depuis le début du conflit le 7 octobre 2023.


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