Crédit Photo : AMMAR ABD RABBO / MOFA / DOHA FORUM
Le politologue français, François Burgat.
Le cas d'Elias d'Imzalène vient s'ajouter à la longue liste de ceux qui ont "osé prendre la parole pour mobiliser les Français contre la complicité de leur gouvernement avec les massacres commis impunément à Gaza depuis le 8 octobre", a déploré le politologue français François Burgat.
"Il a appelé nos compatriotes à se révolter, et à lancer pour ce faire une 'intifada'. C'est l'usage de ce terme détourné de son sens qui va lui valoir d'être accusé d'incitation à l'action armée et à la haine raciale"
, a-t-il souligné dans une déclaration à Anadolu.
La liste de ceux qui ont précédé Elias d'Imzalène est longue.
"J'en sais quelque chose puisque j'en fais partie, ayant été longuement auditionné pour avoir déclaré que j'avais 'plus de respect pour les dirigeants du Hamas que pour ceux de l'Etat d'Israël'"
, a encore ajouté F.Burgat.
"La plupart des cas précédents, qui dans une très large majorité ont frappé des citoyens de confession musulmane, n'ont bénéficié d'aucune couverture médiatique. Et le narratif israélien, si unilatéral et si grossièrement mensonger soit-il, continue à s'imposer aux médias français et à une écrasante majorité de la classe politique"
, regrette le politologue.
Soulignant qu'il existe des restrictions à la liberté d'expression dans la société française concernant les attaques israéliennes sur Gaza, Burgat a, en outre, rappelé que:
Le ministre de la Justice Dupont Moretti dispose d'une circulaire exigeant la condamnation de toute expression associant l'attaque du Hamas à un acte de résistance.
"Il est temps de rappeler à la France qu'elle piétine ses propres principes"
, a-t-il estimé notant que
"le contexte historique du conflit israélo-palestinien et les griefs à long terme des Palestiniens sont ignorés en France".
Soulignant que la France a violé ses propres idéaux en faisant pression sur la liberté d'expression et en faisant preuve d'insensibilité à l'égard de la Palestine, Burgat a déclaré:
"L'opinion publique en Europe et dans le reste du monde critique la République française, le soi-disant 'berceau des droits de l'homme'", qui a donné de nombreuses leçons d'humanité à la planète entière, aujourd'hui elle piétine ses propres principes".
Le militant propalestinien Elias d'Imzalène, accusé
"d'incitation au soulèvement armé"
pour avoir évoqué une
, sera jugé le 23 octobre prochain. En attendant, il a été placé sous contrôle judiciaire sur décision du parquet de Paris, avec une interdiction de paraître dans le centre de la capitale et devra s'astreindre à un pointage hebdomadaire au commissariat.
Cette mesure est mise en place après que le père de famille, ferveur soutien de la cause palestinienne, a passé 48 heures en garde à vue dans les locaux de la direction de la police judiciaire de Paris.
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