Combats dans le nord du Mali: l'armée reconnaît "un nombre important" de morts

La rédaction
13:0330/07/2024, Salı
AFP
L'armée malienne a confirmé lundi un nombre significatif de morts à la suite de combats survenus la semaine dernière dans le nord du Mali. Les séparatistes revendiquent une "victoire éclatante" et les pertes russes sont également confirmées.
Crédit Photo : Média X / Archive
L'armée malienne a confirmé lundi un nombre significatif de morts à la suite de combats survenus la semaine dernière dans le nord du Mali. Les séparatistes revendiquent une "victoire éclatante" et les pertes russes sont également confirmées.

L'armée malienne a recensé lundi un nombre important de morts dans ses rangs après des combats en fin de semaine dernière dans le nord du pays, près de la frontière algérienne, au moment où les séparatistes se félicitent d'une "victoire éclatante".

"L'unité FAMa (forces armées maliennes) a été encerclée par la coalition des forces terroristes du Sahel et de violents combats se sont engagés avant l'arrivée de renforts. La bravoure et la détermination exemplaire de nos soldats n'ont pas permis d'éviter un nombre important de pertes en vies humaines et matérielles"
, dit l'état-major des armées dans son communiqué lu à la télévision nationale, sans donner de chiffres.

Les combats, d'une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté jeudi dans la localité de Tinzaouatene. Dimanche, une alliance des groupes terroristes à dominante touareg (CSP-DPA) a revendiqué une
"victoire éclatante"
contre l'armée malienne et ses alliés russes du groupe Wagner.

Les terroristes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affiliés à Al-Qaïda, ont aussi affirmé avoir piégé le même convoi et tué 50 Russes et 10 Maliens, des chiffres que l'AFP n'est pas en mesure de confirmer. Un élu local et un ancien travailleur de la mission de l'ONU à Kidal avaient donné un bilan provisoire d'au moins quinze morts côté Wagner.

"Les FAMas prennent pleinement et en toute responsabilité la mesure de cet événement et procèdent actuellement à une analyse détaillée des événements pour en tirer toutes les leçons nécessaires et réadapter leur stratégie de sécurisation et de stabilisation",
selon leur communiqué.

Elles affirment que cette
"situation ne saurait remettre en cause la dynamique d'exercice de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire national".

L'état-major rapporte avoir infligé dans un premier temps de grosses pertes aux
"terroristes",
avant que les conditions météorologiques ne viennent
"influer fortement sur la situation"
. Les séparatistes ont reconnu dimanche que sept de leurs soldats avaient été tués et douze blessés.

Pertes russes


Dans son communiqué, l'état-major explique ensuite que les groupes armés
"terroristes"
regroupés dans une
"coalition opportuniste"
comprenant les groupe terroriste l'EIGS (Daesh au Grand Sahara) et GSIM, mais ne mentionnant pas les groupes séparatistes, ont ensuite lancé plusieurs véhicules kamikazes contre ses forces.

Les séparatistes et terroristes ont diffusé plusieurs vidéos montrant des cadavres, dont de nombreux blancs. Ces images montrent aussi des véhicules, dont un hélicoptère, détruits lors des combats.

Lundi, une chaîne Telegram associée à la milice russe Wagner a aussi diffusé des détails sur les récents affrontements dans le nord du Mali, confirmant des pertes dans les rangs des Russes et la mort d'un commandant.


Plusieurs sources proches des milieux militaires russes ont annoncé la mort, lors de ces affrontements, du créateur de la chaîne Telegram Grey Zone diffusant des informations sur les actions de mercenaires russes à travers le monde et suivie par plus de 550 000 personnes.


Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.


Le Mali est aussi en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à Daesh et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.


Les autorités de transition militaire dirigées par le colonel Assimi Goïta ont depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Elles ont rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers d'autres partenaires notamment la Türkiye, la Russie.


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