ÉDITION:

La France inclut le port d’abayas dans les "atteintes à la laïcité" à l’école

17:5124/08/2023, jeudi
MAJ: 24/08/2023, jeudi
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Crédit photo: X / @Magnetite38
Crédit photo: X / @Magnetite38

La France, qui recense une augmentation des "atteintes à la laïcité" en milieu scolaire, de l’ordre de 150% sur un an, inclut dans son comptage le port d’abayas.

Dans une note du ministère de l’Éducation nationale, révélée jeudi par Europe 1, les autorités relèvent que lors de l’année 2022, 4 710 signalements ont été effectués et attribuent le phénomène à
"une évolution significative au sein de la jeunesse de la place accordée à la religion"
ainsi qu’à une
"vision à l'anglo-saxonne de la laïcité"
.

Selon le ministère, ces prétendues atteintes sont également liées à
"des pressions familiales et communautaires"
ainsi qu’au soutien apporté par des associations de lutte contre l’islamophobie, qui sont, depuis 2020, dans le viseur du ministère de l’Intérieur, et dont certaines ont été dissoutes pour des motifs contestables.

La note précise enfin que la situation est
"très difficile"
dans certains établissements où des dizaines de jeunes filles sont accusées de porter des tenues à caractère religieux, dont des robes amples ou des abayas.

Fin juillet, Gabriel Attal avait affirmé:


Venir à l’école en abaya est un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïque que doit constituer l'École.



Le ministre de l’Éducation nationale fraîchement nommé venait ainsi apporter sa pierre à une polémique qui a occupé la classe politico-médiatique française durant une partie du printemps.


Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait été forcé de réagir, début juin, en qualifiant cette agitation de
"énième débat sur l'Islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations"
.

"Nous sommes dans le droit de nous interroger sur l'autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l'abaya est un signe religieux musulman. Or, pour nous, ce vêtement n'en est pas un"
, martelait l’institution qui craignait que
"l'écho médiatique qui leur est réservé soit disproportionné eu égard aux autres sujets plus graves comme notamment le harcèlement scolaire qui ne cesse de provoquer détresses et suicides"
.

Alors que les chaînes d’information en continu se sont emparées du sujet en prétendant que des centaines d’élèves musulmanes porteraient des abayas, le CFCM s’inquiétait de cette
"dénonciation d'atteintes à la laïcité au sein du milieu scolaire"
alors même que
le terme d’abayas est une
"translittération française de l'arabe (abayah), qui se traduit littéralement par robe ou manteau, et est présenté à tort par certains comme un signe religieux musulman"
.

"Au sein du CFCM, nous tenons à réaffirmer que dans la tradition musulmane, que nous défendons qu'un vêtement quel qu'il soit n'est pas un signe religieux en soi. Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu'ils portent"
, poursuivait l’organisation.

Invoquant la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires à l’école, les tenants d’une laïcité zélée souhaitent, en effet, que les élèves vêtues d’abayas soient empêchées d’accéder à leurs cours, comme c’est déjà le cas pour celles qui portent un hijab.


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