Le Secret Service a "échoué" pour protéger Trump, admet sa directrice devant le Congrès

12:0323/07/2024, Salı
AFP
La directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle.
Crédit Photo : KENT NISHIMURA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
La directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle.

La directrice du Secret Service a reconnu lundi lors d'une audition au Congrès que ses services avaient "échoué" dans leur mission de protéger Donald Trump, visé le 13 juillet en Pennsylvanie par une tentative d'assassinat, tout en rejetant les appels à sa démission. 

"La mission solennelle du Secret Service est de protéger les dirigeants de notre nation (...). Le 13 juillet, nous avons échoué",
a dit Kimberly Cheatle devant la commission de supervision de la Chambre des représentants.

Qualifiant les événements visant l'ex-président américain et actuel candidat républicain à la présidentielle de novembre de
"plus important échec opérationnel du Secret Service depuis des décennies",
elle a ajouté:

En tant que directrice, j'assume la pleine responsabilité de toute faille de sécurité.

Donald Trump, 78 ans, a été blessé à l'oreille lors des tirs. Les photos de lui avec du sang coulant sur le visage, le poing levé, ont fait le tour du monde. Un spectateur a été tué et deux autres grièvement blessés.


Depuis le 13 juillet, le service chargé de la protection des hautes personnalités américaines fait face à des critiques sur d'éventuels manquements et défaillances humaines.

Et des appels à la démission de Mme Cheatle, nommée en 2022 par le président Joe Biden, sont venus des deux côtés de l'échiquier politique.


Cette dernière a écarté cette idée, assurant:


Je pense que suis la meilleure personne pour diriger le Secret Service à l'heure actuelle.

Elle a aussi refusé de répondre à de nombreuses questions précises des parlementaires au sujet de l'attaque, arguant que plusieurs enquêtes étaient en cours.


"Je ne peux parler que de façon générale",
a-t-elle dit, à la grande frustration des membres républicains comme démocrates de la commission.

"Incompétence"


Les investigations doivent notamment permettre de déterminer comment un tireur a pu se retrouver sur le toit d'un immeuble avec un fusil semi-automatique, à moins de 150 mètres de l'estrade où Donald Trump s'exprimait lors d'un meeting à Butler, en Pennsylvanie, dans le nord-est du pays.


Mme Cheatle a précisé lundi que son service avait été alerté de
"deux à cinq reprises"
de la présence au meeting d'un
"individu suspect",
qui n'avait pas été considéré dans l'immédiat comme une
"menace". 

Des équipes ont été envoyées pour l'identifier et lui parler mais n'ont pu le localiser avant qu'il n'ouvre le feu, a-t-elle aussi dit.


Le tireur, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a été abattu par le Secret Service 26 secondes après le premier des huit tirs qu'il a effectués.

Des médias américains ont rapporté ce week-end que ce service - qui s'occupe entre autres de la sécurité du président, de la vice-présidente, des anciens présidents et leurs familles, ainsi que des principaux candidats aux élections et des chefs d'Etat étrangers en déplacement aux Etats-Unis - avait rejeté des demandes de renforcement de la sécurité de Donald Trump par le passé.


En entamant l'audition, le président de la commission, le républicain James Comer, a assuré que ce
"drame était évitable"
, se disant convaincu que Kimberly Cheatle
"devait démissionner".

Le Secret Service, malgré ses
"milliers d'employés"
et son
"budget important"
, est devenu synonyme d'
"incompétence"
, a-t-il ajouté.

Un ancien médecin de Trump à la Maison Blanche a expliqué ce week-end que l'ex-président avait une plaie de deux centimètres dans le haut de l'oreille droite qui commençait à guérir.


"La balle est passée à moins d'un centimètre de pénétrer dans sa tête",
selon Ronny Jackson, désormais parlementaire ultraconservateur du Texas, qui a assuré qu'il s'occupait de soigner le candidat républicain.

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