Une expérience précieuse pour le géant asiatique, qui a réaffirmé lundi vouloir envoyer un Chinois sur la Lune d'ici à 2030, grand objectif d'un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies.
Des dizaines d'employés du programme spatial, dont beaucoup vivent à l'année sur l'immense site spatial, ont assisté au décollage et pris des selfies avec l'imposante fusée à l'arrière-plan.
Des enfants jouaient en attendant le départ de l'engin quand certains agitaient des drapeaux chinois, juchés sur les épaules de leurs parents.
Commandant de la mission, le vétéran Jing Haipeng (56 ans), dont c'est le quatrième vol spatial, est accompagné de l'ingénieur Zhu Yangzhu (36 ans) et de Gui Haichao (36 ans), professeur et premier civil chinois dans l'espace.
Spécialiste des sciences et de l'ingénierie spatiale, ce dernier sera plus particulièrement chargé des expériences à bord de la station. Il n'est pas issu des forces armées comme c'était systématiquement le cas jusqu'à présent.
Leur séjour sur Tiangong ("Palais céleste") doit durer six mois.
Ils y retrouveront leurs trois collègues de la mission précédente, Shenzhou-15, qui y sont depuis déjà six mois et qui redescendront sur Terre d'ici quelques jours.
Il s'agit surtout pour les astronautes d'assurer des rotations d'équipages, une occupation permanente de Tiangong, des travaux de maintenance et de recherche, ainsi qu'une lente expansion des capacités de la station, explique M. McDowell.
Tiangong, dont la construction est désormais achevée, a depuis quelques mois sa forme finale en forme de T. Semblable en taille à l'ex-station russo-soviétique Mir, elle est toutefois bien plus petite que la Station spatiale internationale (ISS).
Egalement connue sous le nom de CSS (pour "Chinese Space Station" en anglais), elle doit rester en orbite terrestre au moins 10 ans.
Tiangong a été ravitaillée en eau potable, vêtements, nourriture et carburant courant mai, en prévision de Shenzhou-16.
La Chine a en partie été poussée à construire sa propre station en raison du refus des Etats-Unis de l'autoriser à participer à l'ISS. Une loi américaine interdit quasiment toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises.
Le géant asiatique a toutefois réitéré lundi sa volonté de mener des coopérations internationales autour de Tiangong, notamment pour la réalisation d'expériences.
Le pays a posé en 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, il a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite.
Le géant asiatique prévoit désormais de lancer chaque année deux missions spatiales habitées, a affirmé lundi la CMSA.
La prochaine sera Shenzhou-17, qui devrait être lancée en octobre.