Le gouvernement japonais a approuvé vendredi un budget annuel de 114.000 milliards de yens (810 milliards d'euros), inédit par son ampleur du fait notamment de dépenses militaires record après une révision majeure de la stratégie de sécurité du pays.
Dans ce budget pour l'exercice fiscal allant du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, le gouvernement a alloué 6.800 milliards de yens (48,3 milliards d'euros) au ministère de la Défense, soit une hausse d'environ 30% par rapport à l'exercice en cours.
Cette décision intervient une semaine après une révision radicale de la doctrine de défense du Japon pour tenter de contrecarrer la puissance militaire chinoise et les menaces perçues comme croissantes de la Corée du Nord.
Le Japon prévoit notamment de doubler son budget annuel de défense en le faisant passer d'environ 1% de son PIB à 2% d'ici 2027.
Les nouvelles dépenses du ministère de la Défense intégrées au prochain budget annuel comprennent 211,3 milliards de yens pour l'achat de missiles de croisière américains Tomahawk et 93,9 milliards de yens pour la production en série de missiles anti-navire japonais Type-12.
Il a refusé de confirmer des informations selon lesquelles le Japon achèterait jusqu'à 500 Tomahawk. Ces missiles seront déployés au plus tôt en 2026, selon des responsables nippons.
Des moyens ont aussi été alloués pour la construction de navires équipés du système d'armes naval américain Aegis.
Le budget du gouvernement, qui doit encore être approuvé par le Parlement, pourrait faire l'objet de débats animés sur l'épineuse question du financement des dépenses militaires.
Ce budget augmente depuis des décennies, principalement en raison de l'augmentation des soins médicaux et de la protection sociale dans une société qui vieillit rapidement.
Environ un tiers des recettes de l'Etat dépend de l'émission de titres de dette publique. Le gouvernement affirme qu'il assurera le financement de la défense en réduisant d'autres dépenses et en réaffectant les fonds excédentaires.
Mais le Premier ministre Fumio Kishida a également évoqué la possibilité d'augmenter des impôts pour aider à financer ces dépenses, une proposition particulièrement impopulaire.