Cette première attaque directe de l'Iran contre le territoire israélien a été lancée en riposte à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, imputée à Israël, et ayant entraîné la mort de sept membres des Gardiens de la Révolution.
Israël a annoncé avoir déjoué, en coalition avec ses alliés, cette attaque massive menée pendant la nuit de samedi à dimanche avec 350 drones et missiles, dont la quasi-totalité a été interceptée.
Dans la foulée, l'Iran a déclaré considérer
et mis en garde Israël, son ennemi juré, contre tout
pouvant déclencher une réaction
de sa part.
Alors qu'Israël, sous une très forte pression internationale, tarde à prendre une décision sur une éventuelle riposte, les appels à la désescalade se multiplient afin d'éviter un embrasement dans une région
, selon l'ONU.
Les États-Unis ont affirmé ne pas vouloir
"d'une guerre étendue avec l'Iran",
tout en renouvelant leur soutien
à Israël, malgré les tensions découlant de l'offensive meurtrière en cours dans la Bande de Gaza.
Washington ne cherche pas à
la situation avec l'Iran, mais continuera à
, a encore assuré lundi le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.
"Nous ne soutenons pas une frappe en représailles"
, a déclaré lundi le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, à la BBC. Le président français Emmanuel Macron a appelé à éviter un
régional.
Le cabinet de guerre israélien, présidé par le Premier ministre Benyamin Netanyahu, s'est réuni lundi à Tel-Aviv, après une première réunion dimanche qui s'est terminée sans aucune décision, selon les médias qui ont fait état de divisions internes.
L'armée israélienne a affirmé que l'attaque iranienne ne la détournera pas de ses objectifs face au Hamas, allié de l'Iran et cible de son offensive dans la Bande de Gaza.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement du Hamas depuis Gaza, qui a fait 1.170 morts, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 33.797 morts dans le territoire palestinien, dont 68 en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
"Même quand nous étions attaqués par l'Iran, nous n'avons pas perdu de vue, pas un seul instant, notre mission essentielle à Gaza, qui consiste à sauver nos otages des mains du Hamas, mandataire de l'Iran"
, a déclaré dimanche le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, en annonçant l'envoi prochain de deux brigades de réserve à Gaza.
Lundi avant l'aube, des dizaines de raids israéliens ont frappé le secteur de Khan Younès, dans le sud de l'étroite bande de terre. Dix-huit corps y ont été récupérés sous les décombres et transférés dans un hôpital, a affirmé la Défense civile.
Benyamin Netanyahu veut surtout lancer une offensive terrestre contre Rafah, une ville du sud de la Bande de Gaza, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas et où, selon l'armée, des otages sont détenus.
Et ce, malgré les mises en garde de la communauté internationale, qui redoute un bain de sang dans cette ville devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens, la plupart des déplacés ayant fui la guerre ailleurs dans le territoire.
Dimanche, à la suite d'une fausse rumeur selon laquelle l'armée autorisait les déplacés à retourner dans le nord de Gaza, des milliers d'entre eux ont pris le chemin du retour.
"Même si ma maison a été détruite, je veux retourner là-bas. On ne respire plus à Rafah. C'est terrible",
a raconté à l'AFP une déplacée, Basma Salman.
L'armée a démenti la rumeur, affirmant que
"le nord de la Bande de Gaza reste une zone de combat".
La guerre à Gaza a fait monter les tensions entre Israël et l'Iran, ennemis depuis la révolution iranienne de 1979.
La République islamique appelle à la destruction d'Israël mais s'était gardée jusqu'à présent de l'attaquer frontalement. Les deux pays avaient l'habitude de s'affronter par tiers interposés, comme le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis, alliés de l'Iran.
Lundi, le Hezbollah a affirmé avoir fait exploser des engins au passage de soldats israéliens entrés au Liban. L'armée a confirmé que plusieurs soldats israéliens avaient été blessés en territoire libanais.
"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les populations de la région font face à un vrai danger de conflit généralisé dévastateur. C'est le moment de la désescalade"
, a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dimanche devant le Conseil de sécurité.
Il a condamné à la fois l'attaque iranienne et la frappe contre le consulat iranien.
"Les pays occidentaux devraient apprécier la retenue de l'Iran au cours des derniers mois", "au lieu de porter des accusations"
, a dit lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani.