Dans la nuit de mardi à mercredi, quelque 219 réfugiés, dont 91 femmes et 56 enfants, ont débarqué sur une plage de l'île de Sabang, à l'extrémité de la grande île de Sumatra, selon les autorités locales et l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Minorité musulmane, les Rohingyas sont persécutés en Birmanie et des milliers d'entre eux risquent chaque année leur vie lors de longs et coûteux voyages en mer, souvent à bord d'embarcations de fortune, pour tenter d'atteindre la Malaisie ou l'Indonésie.
Comme la semaine dernière, où des habitants d'Aceh ont refoulé à plusieurs reprises un bateau en provenance du Bangladesh, des membres de la communauté locale ont menacé de renvoyer en mer ces réfugiés qui ont passé la nuit sur la plage.
Mardi, un groupe de 256 réfugiés arrivés il y a quelques jours et d'abord refoulés par les habitants dans le district de Bireuen, a été conduit dans un centre d'immigration temporaire.
Nous sommes très inquiets maintenant. Nous ne voulons aller nulle part ailleurs, nous voulons seulement rester dans ce pays.
De nombreux habitants d'Aceh, qui ont eux-mêmes enduré des décennies de conflits sanglants, ont longtemps été sensibles au sort de cette minorité musulmane. Mais certains se plaignent désormais de l'arrivée de Rohingyas consommant leurs ressources déjà limitées et entrant parfois en conflit avec la population locale.
L'agence de l'ONU a ensuite négocié un délai avant que les réfugiés ne soient repoussés vers la mer. La communauté locale exige de son côté que les réfugiés soient déplacés immédiatement, a ajouté M. Rahman.
Le Bangladesh abrite environ un million de membres de cette minorité musulmane apatride, dont quelque 750.000 ont fui la Birmanie en 2017.
L'Indonésie n'est pas signataire de la Convention des Nations Unies sur les réfugiés et affirme qu'elle n'est pas obligée d'accueillir ces réfugiés, stigmatisant les pays voisins qui leur ont fermé leurs portes.
Mais les groupes de défense des droits humains estiment que Jakarta devrait faire davantage pour aider dans le cadre d'autres conventions internationales.
La dernière vague de réfugiés montre qu'il existe une urgence et que les Rohingyas vivent une crise humanitaire.