France / Mort de Naël: le ministre de l'Intérieur annonce la dissolution future du groupuscule "France police"

19:0628/06/2023, Çarşamba
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Gérald Darmanin, Ministre de l'Intérieur de France. Crédit Photo: Anne-Christine POUJOULAT / AFP
Gérald Darmanin, Ministre de l'Intérieur de France. Crédit Photo: Anne-Christine POUJOULAT / AFP

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, ce mercredi, la dissolution future du groupuscule d'extrême droite "France police", qui se présente comme un syndicat policier.

Par voie d'un communiqué, le locataire de Beauvau a
"fermement condamné"
la publication d'un tweet faisant l'apologie de la violence, notamment du meurtre du jeune Naël ce mardi par un policier à Nanterre, suite à un refus d'obtempérer.

"Bravo aux collègues qui ont ouvert le feu sur un jeune criminel de 17 ans. En neutralisant son véhicule, ils ont protégé leurs vies et celles des autres usagers de la route. Les seuls responsables de la mort de ce voyou sont ses parents, incapables d'éduquer leur fils",
a déclaré ce mercredi sur Twitter, le chef du groupe d'extrême droite, Bruno Attal, un policier révoqué de la Police nationale en mars dernier par le ministère de l'Intérieur.


Dans un autre tweet publié le jour de la mort du jeune homme de 17 ans, Bruno Attal avait déclaré qu'il
"préfère voir une racaille morte qu'un policier mort".

Dans son communiqué, le ministre de l'Intérieur a tenu à souligner que
"le groupuscule "France police" n'est en aucun cas représentatif de la Police nationale".


Gérald Darmanin a indiqué que sur son instruction, un signalement PHAROS a été effectué et que le Procureur de la république de Paris sera saisi dès aujourd'hui au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale.
Cet article impose l'obligation à
"toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire, dans l'exercice de leurs fonctions"
de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance.

"Par ailleurs, le ministre a donné l'instruction aux services du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer d'étudier les modalités d'une dissolution de ce groupuscule"
connu pour ses positions d'extrême droite, lit-on dans le communiqué.

Pour rappel, le jeune Naël a été abattu, ce mardi, alors qu’il se trouvait au volant d’un véhicule soumis à un contrôle de police. Après un refus d’obtempérer, l’un des agents a ouvert le feu, le touchant à la poitrine.


La version policière, servie dans la presse et qui affirmait que le policier avait ouvert le feu alors que le conducteur fonçait droit sur lui, a été mise à mal par une vidéo accablante diffusée sur les réseaux sociaux.


Les images montrent au contraire que les deux fonctionnaires étaient positionnés au niveau de la vitre et tenaient le chauffeur en joue avant que l’un d’eux ne le prévienne en criant, qu’il allait
"prendre une balle dans la tête".

De son côté, l’avocat de la famille de la jeune victime, maître Yassine Bouzrou, a fait savoir, dans un communiqué de presse, que deux plaintes allaient être déposées : la première pour
"homicide volontaire contre le policier auteur du tir"
et la seconde pour
"faux en écriture".
Les plaintes viseront
"des policiers qui ont affirmé que le jeune homme avait tenté de commettre un homicide sur leur personne",
alors que cette version est
"formellement démentie par le visionnage de la vidéo".

L’avocat annonce, par ailleurs, qu’il va demander le
"dépaysement avec dessaisissement immédiat du parquet de Nanterre afin, d'une part, que le commissariat de Nanterre chargé des investigations n'intervienne pas dans une affaire impliquant des policiers locaux"
et
"d’autre part, afin d'écarter le Procureur de la république de Nanterre qui utilise les fausses déclarations des policiers (formellement démenties par la vidéo) pour ouvrir une enquête pour tentative d'homicide contre le jeune homme, dont le décès entraîne pourtant l'extinction de l'action publique".

Les avocats de la famille ont également annoncé qu'ils se réservaient le droit de poursuivre toute personne qui attribuerait à Naël un casier judiciaire qui est
"inexistant".

Au moins 31 personnes ont été interpellées, 24 policiers blessés, et 40 véhicules brûlés, dans la nuit de mardi à mercredi, principalement dans le département des Hauts-de-Seine, dans des
"violences urbaines"
après la mort du jeune Naël, selon les chiffres communiqués mercredi matin par le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.

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