Pour rappel, l'événement du 12 mars 2024 à Sciences Po Paris, où une étudiante de l'Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) se serait vue refuser l'entrée d'un amphithéâtre, lors d'une mobilisation pro-palestinienne, a suscité une importante controverse politique et médiatique. Selon des affirmations du Gouvernement français, des accusations de propos
tenus à l'encontre de cette étudiante auraient émergé.
Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a nommément qualifié ces faits supposés
.
Le Président français Emmanuel Macron et la Porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, ont fait écho aux propos qui auraient été tenus envers l'étudiante, en déclarant qu'ils étaient
"inqualifiables et parfaitement intolérables",
allant jusqu'à dénoncer un
à Sciences Po.
Suite à la polémique, Anadolu avait interrogé des étudiants et mené son enquête pour tenter de porter la lumière sur ce qu'il s'est passé le mardi 12 mars à Sciences Po et analyser la communication sur ces faits, mise en place par l'Exécutif français.
Soutien de LFI contre l'antisémitisme et la xénophobie
Lors du point presse hebdomadaire du groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, Anadolu a interrogé Manuel Bompard, coordinateur du parti, à propos de la conférence de presse faite à l'Élysée par le Président français, Emmanuel Macron, et le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, à l'occasion du 80ᵉ anniversaire de cette association.
Manuel Bompard a tenu à rappeler la polémique à propos de Sciences Po, qui a occupé une partie de la sphère politico-médiatique, la semaine dernière.
Le coordinateur LFI a souligné que les informations initiales, qui ont déclenché une vive réaction du Président Emmanuel Macron et du Premier ministre, se sont révélées être fausses.
Les témoignages, y compris celui de la prétendue victime, ont clairement contredit les accusations d'empêchement d'entrée dans un amphithéâtre pour motifs antisémites, a-t-il rappelé.
Avant de s'adresse aux journalistes, Bompard a ajouté:
La personne concernée a elle-même affirmé dans une interview au journal Le Parisien ne pas avoir été témoin d'attaques antisémites et avoir pu accéder à l'amphithéâtre.
Remettant en cause la rapidité et l'absence de vérification des faits de la part des médias, Bompard a déclaré:
Je pense quand même que c'est important de dire cela, parce qu'on ne peut pas comme ça salir l'ensemble des étudiants de Sciences Po sur la base d'une information qui est une information erronée.
Malgré cette clarification, le coordinateur de La France Insoumise a réaffirmé l'engagement inébranlable de son parti contre l'antisémitisme et toutes formes de racisme, soulignant que toute personne attaquée pour sa confession religieuse trouvera toujours un soutien chez LFI.
Cette déclaration intervient dans un contexte où les accusations de séparatisme et d'antisémitisme à Sciences Po se sont avérées infondées, remettant en question la réactivité et la vérification des faits par les institutions gouvernementales et médiatiques.
L'incident soulève des questions plus larges sur la gestion des informations sensibles et la responsabilité des médias et des politiques dans la création de polémiques basées sur des informations non vérifiées.
Conférence de presse à l'Élysée
Le Président français Emmanuel Macron a affirmé lundi soir, à l'occasion de la réception organisée à l'Elysée pour le 80ᵉ anniversaire du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), que
"défendre et aimer Israël, vouloir sa sécurité, ce n'est pas souscrire à tous les choix"
de son gouvernement.
Le chef d'État français a réitéré sa volonté de
"bâtir une solution politique au Proche-Orient [...] sans laquelle il n'y aura jamais de paix et de sécurité pour Israël",
décrivant l'attaque du 7 octobre contre Israël comme le
"plus grand massacre antisémite de notre siècle"
et rappelant que
sont toujours retenus par le Hamas.
Emmanuel Macron a également promis que les autorités seront
à
"chaque fois que réapparaîtra la moindre trace d'antisémitisme"
en France.
De son côté, le président du CRIF, Yonathan Arfi, a salué
"l'arsenal législatif français"
qu'il considère être
grâce à
"des lois contre l'antisémitisme, contre le négationnisme, mais aussi contre les appels haineux au boycott".
"Mais chacun le sait, ni la loi, ni la mobilisation importante des forces de l'ordre, n'ont pu empêcher les actes antisémites de se multiplier sous nos yeux",
a-t-il ajouté. Le dirigeant du CRIF a ainsi profité de la tribune qui lui était offerte à l'Elysée pour réitérer sa demande d'ouverture
"d'une commission d'enquête parlementaire sur l'antisémitisme dans les universités".
À noter que de nombreuses personnalités participaient à cette réception d'anniversaire, dont le Premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.