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France: les socialistes condamnent le "manque d'action des pouvoirs publics" contre l'ultradroite

La presse a interrogé le député socialiste Arthur Delaporte sur les phénomènes liés aux groupuscules violents d'extrême droite ainsi que l'intérêt médiatique porté récemment sur ce mouvement illégal qui est défini comme l'ultradroite par le ministère français de l'Intérieur.

14:24 - 29/11/2023 Çarşamba
MAJ: 15:00 - 29/11/2023 Çarşamba
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Le député socialiste français, Arthur Delaporte. Crédit photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Le député socialiste français, Arthur Delaporte. Crédit photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Le quartier populaire de La Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme) a été témoin de scènes de violences causées par des dizaines de militants d'ultradroite armés de mortiers d’artifices, de projectiles ou encore de couteaux, samedi soir.


Ils étaient venus en découdre avec plusieurs jeunes de ce quartier qu'ils soupçonnent d’être impliqués dans la mort de Thomas, 16 ans, tué dans la nuit du 18 au 19 novembre en marge d’une fête de village à Crépol.


Les 80 membres de ce mouvement violent et ouvertement islamophobe n'ont pas hésité à affronter les forces de l’ordre rapidement déployées pour mettre fin à ce défilé organisé aux cris de
"Islam hors d’Europe".

Une recrudescence de l'ultradroite


Interrogé par Anadolu sur la vigueur récente de l'intérêt porté par les médias français aux mouvements de l'ultradroite, malgré leur existence de longue date dans l'Hexagone, le député socialiste (GDR) Arthur Delaporte a expliqué cet attrait de la presse par la
"recrudescence"
plus récente de l'ultradroite en France.

"C'est-à-dire que, pendant des années, ces groupuscules ont continué de subsister. Mais là, on a pu lier aussi cette recrudescence à une forme de sentiment d'impunité"
qui existe parmi les membres de ce mouvement xénophobe et fasciste, a constaté le député du Calvados, rappelant les défilés fréquents et les actions violentes de ces mouvements racistes, notamment à Lyon (Rhône), depuis plusieurs années.

Le législateur socialiste a ensuite dénoncé le
"manque d'action de la part des pouvoirs publics".

Action "insuffisante" du gouvernement


En référence à l'annonce récente d'une procédure de dissolution de groupuscules d'ultradroite par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, il a estimé:


Aujourd'hui, peut-être qu'en lien avec la médiatisation, le gouvernement commence à prendre conscience de ce domaine.

Et d'ajouter:
"Mais ça reste insuffisant. Et par ailleurs, quand on voit ce qui s'est passé avec Éric Ciotti [président du parti Les Républicains, NDLR] qui a refusé ce week-end, de condamner ce qui était manifeste — on avait des vidéos, on avait des individus qui étaient cagoulés, qui étaient en train de proférer des injures racistes — en disant 'j'attends que la justice se prononce', mais je veux dire que l'infraction était matériellement caractérisée, matériellement visible".

"Et alors qu'on sait très bien qu'Éric Ciotti est le premier à s'engouffrer quand il s'agit d'instrumentaliser des faits divers pour justifier des discours de haine, là quand il s'agissait d'appeler à la tolérance, la pacification de la société, à la lutte contre le racisme, il n'était pas au rendez-vous. Et ça, on peut le regretter et on peut même le condamner"
, a déclaré Arthur Delaporte dénonçant également une
"banalisation de ce type d'actions".

L'ultradroite lyonnaise


Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à Lyon lundi soir. Ils sont soupçonnés d'avoir participé le même soir à une manifestation interdite de l'ultradroite organisée dans le centre-ville de Lyon, à la suite des évènements de Romans-sur-Isère.


Des individus masqués ont défilé dans la ville en tenant une banderole sur laquelle on pouvait lire
"l'immigration tue"
et criant
"Islam hors d'Europe".

Lundi encore, six personnes ont été condamnées à des peines de six à dix mois de prison ferme pour avoir participé à des défilés de l'ultradroite, dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dont sont issus certains des suspects liés au meurtre de Crépol. Sept autres personnes ayant participé aux manifestations doivent être jugées le 6 février devant le tribunal correctionnel de Valence.

Quelque 1 300 personnes sont fichées S pour appartenance à l'ultradroite en France, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.


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