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France: Le gouvernement nie "le fichage" d’élèves musulmans mais revendique "un suivi" des fêtes religieuses

11:2324/05/2023, mercredi
MAJ: 24/05/2023, mercredi
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Crédit photo: EMMANUEL DUNAND / AFP
Crédit photo: EMMANUEL DUNAND / AFP

Le gouvernement français nie, par la voie de la ministre déléguée à la Citoyenneté, Sonia Backès, avoir procédé au fichage d’élèves musulmans le jour de l’Aïd El-Fitr.

Interrogée sur le sujet mardi lors de la séance hebdomadaire de questions au gouvernement au Palais Bourbon, la ministre a néanmoins fait état d’un
"suivi, sur tout le territoire national, du déroulement général des fêtes religieuses dans la sphère publique"
.
Rejetant l’idée d’un
"fichage des élèves en fonction de leur appartenance religieuse"
, Sonia Backès assure que ce qu’elle qualifie de
"suivi"
concerne
"toutes les fêtes religieuses"
, y compris lorsqu’il s’agit des "grandes messes catholiques" ou des célébrations
"de la fête des lumières"
pour la communauté juive.

"Ne pas suivre l’impact de ces fêtes religieuses serait une faute des services de renseignement"
, a-t-elle plaidé face à la représentation nationale, précisant que ce suivi a également
"été fait lors des précédents quinquennats quelle que soit la majorité"
.

Concédant
"une demande peut-être formulée de manière maladroite"
, la ministre en charge de la Citoyenneté a accusé les détracteurs de cette démarche, d’être
"de mauvaise foi"
.

Pour autant, aucune preuve n’a été apportée quant à des directives ou requêtes similaires concernant les élèves d’autres religions.


Selon une information rapportée par la presse française mi-mai, des e-mails ont été envoyés par les services de police à de nombreux établissements notamment à Toulouse et Montpellier en ciblant les quartiers populaires.

"À la demande des services de renseignement et pour effectuer un bilan sur cette journée, nous vous sollicitions pour connaître le taux d'absentéisme le vendredi 21 avril, lors de la fête de l'Aïd. Merci de nous faire un retour rapidement"
, indique par exemple le courrier électronique reçu par certains établissements toulousains, relayé par le journal La Dépêche.

Le rectorat de l'Académie de Toulouse a fait savoir qu’il avait donné consigne aux établissements scolaires de ne pas répondre à cette requête, et souligne ne pas avoir été informé en amont.


Interrogé par France 3 Occitanie, le président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) de Haute-Garonne, Jean-François Mignard, a dénoncé le ciblage des musulmans.


"Ce n'est pas quelque chose que l'on demande aux personnes de confession chrétienne ou juive par exemple"
, a-t-il pointé faisant état d'une
"grave atteinte aux droits fondamentaux"
et déplorant une situation dans laquelle il faut rappeler aux fonctionnaires que la liberté de conscience et la liberté de culte sont garanties par l'État.

Du côté de Montpellier, la consigne a été similaire et l’e-mail adressé aux établissements et dévoilé par le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe) fait état des mêmes requêtes.


"Nous sommes interrogés sur l’absentéisme scolaire au cours de la période du Ramadan qui s'est déroulé du 22 mars au 21 avril et particulièrement sur la journée du 21 avril, jour de l'Aïd. Aussi, je vous remercie de répondre à ces questions par retour de mail avant lundi 15 mai à 17 h. Le Ramadan a-t-il eu un impact sur l’absentéisme ? Si oui, pouvez-vous estimer son augmentation sur la période du Ramadan hors fête de l'Aïd, par rapport aux taux d'absentéisme ordinaires ? (+ 5 %, +10 %...?). Quel a été le taux d'absentéisme de la journée du 21 avril (fête de l'Aïd) ?"
, est-il écrit aux chefs d’établissements.

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