La présidente du bureau de l'ONG, Élise Van Beneden a expliqué à la presse française:
Cette décision ne nous surprend pas malheureusement car nous sommes bien conscients que nos actions contre la corruption agacent profondément le gouvernement.
L'agrément permet depuis 2015 à Anticor d'agir en justice dans les affaires de corruption présumée, notamment en cas d'inaction du parquet.
Son précédent agrément avait été annulé par la justice administrative et la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, à qui la tâche de le renouveler ou non a été dévolue in extremis dans un décret du 24 décembre, avait jusqu'à mardi minuit pour le faire.
Cette nouvelle demande devait au départ être examinée par le ministre de la Justice, qui s'est déporté en faveur de Mme Borne laquelle s'était également déportée le 24 décembre pour confier cette tâche à la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.
En juin, le tribunal administratif de Paris avait annulé un arrêté signé en avril 2021 par le Premier ministre d'alors, Jean Castex, qui renouvelait pour trois ans l'agrément de l'ONG, une décision confirmée par la cour administrative d'appel le 16 novembre.
Le tribunal administratif avait été saisi par deux dissidents de l'association qui estimaient la procédure de renouvellement de l'agrément irrégulière et jugeaient que l'association ne remplissait pas les conditions exigées pour être agréée.
Anticor est impliquée dans plus de 160 procédures dont justement celle contre Éric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République ou deux autres dans lesquelles Élisabeth Borne est impliquée: celle de la tour Triangle à Paris, lorsqu'elle était directrice générale de l'urbanisme à la Mairie de Paris, ainsi que celle du protocole d'accord signé en 2015 entre l'État et les concessionnaires d'autoroutes.