France: Il est peu probable que l'extrême droite obtienne la majorité absolue au soir du 2e tour des législatives

12:427/07/2024, Pazar
MAJ: 7/07/2024, Pazar
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Une carte électorale et un bulletin de vote sont affichés lors du second tour des élections législatives françaises dans un bureau de vote au Touquet, dans le nord de la France, le 7 juillet 2024.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Une carte électorale et un bulletin de vote sont affichés lors du second tour des élections législatives françaises dans un bureau de vote au Touquet, dans le nord de la France, le 7 juillet 2024.

L'alliance d'extrême droite menée par le Rassemblement national (RN), arrivée en tête avec plus de 33% au soir du premier tour des législatives anticipées en France, pourrait ne pas obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale en raison de l'alliance tacite entre les partis de gauche et du centre, avant le second tour prévu dimanche 7 juillet.

Au premier tour, l'alliance d'extrême droite composée du RN plus le parti Les Républicains (LR) tendance Eric Ciotti, a recueilli 10 millions de voix, soit un tiers des suffrages exprimés et place en tête avec 33,15%.


Elle est suivie du Nouveau Front populaire (alliance de partis de gauche) avec 28%, tandis que le bloc
"Ensemble pour la République"
du président Emmanuel Macron arrive en troisième position avec 20%.

Après le premier tour, 76 députés, sur 577, sont déjà élus. Le RN obtient 37 sièges, contre 32 pour le Nouveau Front populaire. Ensemble pour la République doit se contenter de deux sièges seulement.


Parmi les 76 élus figurent Sébastien Delogu, député de La France insoumise (LFI), qui a été suspendu pendant 15 jours pour avoir arboré le drapeau palestinien dans le Palais Bourbon le 28 mai, et la figure de proue du RN Marine Le Pen.

Les Républicains de centre-droit et Ensemble pour la République, dont le pourcentage des voix est tombée à 6,6% au premier tour, ont été les plus grands perdants du scrutin.


Par rapport à 2022, l'extrême droite a gagné 14 points, l'alliance de gauche en a gagné deux, la coalition présidentielle en a perdu six et les Républicains quatre. Au second tour, les 501 sièges restants seront départagés et pour qu'un candidat ait le droit de se présenter au second tour, il doit avoir obtenu au premier tour un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans la circonscription. Au second tour, la majorité relative suffit pour être élu.


Les sondages suggèrent que l'extrême droite pourrait ne pas obtenir la majorité absolue


Quelques jours avant le second tour, un sondage en date du 3 juillet réalisé par
"Toluna Harris Interactive"
pour Challenges, M6 et RTL indique que l'alliance menée par le RN pourrait devenir le premier groupe à l'Assemblée nationale mais en deçà de la majorité absolue fixée à 289 sièges.

Selon le sondage, après le second tour, l'alliance menée par le RN pourrait remporter entre 190 et 220 sièges, le Nouveau Front populaire entre 159 et 183 sièges, la coalition présidentielle entre 110 et 135 sièges et Les Républicains entre 30 et 50 sièges.

Avant le premier tour, le cabinet d'études prévoyait que le RN pourrait obtenir entre 220 et 260 sièges, le Nouveau Front populaire entre 120 et 150 et la coalition présidentielle entre 80 et 130. L'enquête électorale a montré une forte hausse du soutien au Nouveau Front populaire et à la coalition présidentielle de Macron, laissant entendre une alliance tacite contre l'extrême droite.


En revanche, un sondage d'opinion Ifop-Fiducial pour LCI, Sud Radio et Le Figaro du 4 juillet indique que le bloc d'extrême droite pourrait remporter 210 à 240 sièges, le Nouveau Front populaire 170 à 200 sièges et Ensemble pour la République 95 à 125 sièges.

Seul le bloc d'extrême droite est en mesure d'obtenir la majorité absolue


Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré sur les ondes de Radio France que dans les circonscriptions où trois candidats sont qualifiés pour le second tour, le retrait des candidats de la coalition du centre et de la gauche face à l'extrême droite
"risque de ne pas plaire à beaucoup d'électeurs français qui ont voté pour faire barrage à l'extrême droite"
, soulignant toutefois que c'était une
"responsabilité".

"Il n'y a qu'un seul bloc en mesure de remporter la majorité absolue, et c'est l'extrême droite"
, a affirmé Attal à propos du second tour des législatives.

De nombreux candidats se sont retirés au second tour pour éviter un partage des voix


Selon les résultats du premier tour, trois candidats se sont présentés dans 306 circonscriptions électorales, ce qui a incité plus de 200 candidats d'autres partis à se retirer pour éviter de diviser les votes et donner un avantage à l'extrême droite.


Les candidats avaient jusqu'au 2 juillet au soir pour décider s'ils souhaitaient continuer la course. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 215 candidats ont choisi de ne pas participer au second tour pour faire barrage au RN.

Lors des trois dernières élections, le RN a continué à glaner des voix. Plus récemment, lors des élections européennes du 9 juin, il a viré en tête avec 31,4%.


Macron avait annoncé le 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale dans la foulée des résultats du scrutin européen ainsi que la convocation d'élections législatives anticipées (le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second).


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