Festival "Cuba in Tunisia": un défi pour relancer le tourisme

14:107/06/2023, Çarşamba
AA
Crédit Photo: AA
Crédit Photo: AA

A Monastir, au centre-est de la Tunisie, la ville côtière du Sahel tunisien accueille chaque année le festival international de danse "Cuba in Tunisia".

Plus de 1 000 participants venus du monde entier ont mis le cap sur la ville balnéaire pour célébrer une culture typique de La Havane, perpétuer leurs traditions et apporter de la joie.


Accueillis dans deux hôtels situés en plein cœur de la zone touristique de Monastir, professionnels du tourisme, vendeurs de souvenirs et commerçants se sont réjouis de cet événement, qu’ils considèrent comme
"moment fort de la saison"
et une aubaine pour la reprise de l’activité touristique au Sahel, voire dans le sud, à travers les visites guidées et les excursions.

Des artistes confirmés et des participants de 25 nationalités étaient présents à ce rendez-vous, au rythme des musiques latines.


Au programme, des workshops quotidiens de Salsa Cubaine, Bachata dominicaine (une danse originaire de la République dominicaine), du reggaeton (un genre musical apparu dans les années 90, qui tire ses origines de la musique des Caraïbes), ainsi que deux concerts assurés par des artistes de renommée internationale.


Ce festival est né de la rencontre de Tarek Nsiri et Wael Ben Nasr et d’autres amis, férus du monde latino et qui n’ont pas manqué à l'appel de donner une dimension internationale et multiculturelle à cette manifestation, qui se déroule le mois de juin de chaque année.


A l’hôtel, Cuba prend toute sa place. L’ambiance, la musique, "The Bata Cubana" (robes que portent les Cubaines pour danser la Rumba), les chapeaux de paille, les costumes… Tous les éléments typiques du paysage cubain y sont.


La cubanité, le rythme, le tambour et le chant sont dans l’ADN des Cubains.

Ce sont les propos de Luis El Insurrecto, professeur de Salsa et photographe, venu de Cuba, au micro d’Anadolu.


"La Salsa est reine à La Havane, dans les restaurants, les clubs, les rues et les cafés. Notre culture a toujours privilégié la joie et le plaisir, en famille et entre amis. La Salsa est synonyme de fête et de partage. Pendant les carnavals, Cuba toute entière investit la rue. Tout le monde danse. Dans les quartiers, sur les balcons, dans les centres commerciaux, il n'y a que de la musique. Certains chantent, d'autres dansent"
, a-t-il lancé fièrement.

Très attaché à sa culture, Luis a attiré notre attention sur les origines de la Salsa Cubaine, considérant que cette culture n’a pas vu le jour aux Etats-Unis.


"Les racines de la salsa viennent de l'île de Cuba et remontent aux ancêtres venus d'Afrique et plus précisément de l’Egypte lorsque des esclaves ont été déportés dans les Caraïbes par les Espagnols. Soit bien avant qu’elle soit amenée à New York"
, a-t-il affirmé.

Le soir, quelques heures avant le démarrage du concert, l’orchestre accompagné d'instruments à percussion, comme le tambourin ou les timbales, s’installe déjà sur scène pour faire ses répétitions.


"Cuba in Tunisia": une fête typique de La Havane


Sur scène, le musicien cubain Alain Pérez, bassiste, chanteur et l’une des figures de la timba (un mouvement musical qui puise sur de nombreux pas et mouvements de la Rumba, du Reggaetón, de l'Afro-Cubain ou du Hip-Hop) et la salsa cubaine contemporaine, a emporté la foule dans un voyage à travers un élan d’émotions…


Sous une brise de printemps et en transe avec les mélopées aux sonorités latines, le public a chanté par cœur toutes les chansons de Perez, qui s’est lancé dans une performance de latin jazz.


Entre attachement à la tradition et aspiration à la modernité, il a réussi à transmettre une joie de vivre à travers un show festif et jubilatoire, devant un public en liesse.


Au micro d’Anadolu, Tarek Nssiri, l’un des fondateurs du festival "Cuba in Tunisia" nous a assuré qu’il s’agit de la 6e édition, où 1 000 participants venant de 25 pays étaient à la découverte du pays à travers le danse.


Le festival une aubaine pour le tourisme


"Ce genre d’événement s’avère important puisqu’il contribue à relancer les activités touristiques autour des musées, des souks notamment à travers des visites guidées et des excursions. Ce festival est une occasion pour redonner une vie à ces villes balnéaires et même celles du sud qui ont de plus en plus tendance à organiser des événements similaires afin de promouvoir leur potentiel touristique, attirer des visiteurs et des investissements. Les événements culturels font la part belle aux arts de la scène"
, a-t-il expliqué.

Tarek a rappelé, en ce sens, que l’édition de 2019 a rassemblé 2 500 personnes qui ont afflué au Ribat de Monastir pour assister à l’un des concerts. Un projet qui prend de l'ampleur d'une édition à une autre.


L’été 2023 s’annonce déjà complet dans certains hôtels où la quasi-totalité des chambres est déjà réservée.


Dans des déclarations aux médias, le directeur général du port de La Goulette, Sami Debbiche a noté que 44 croisières sont attendues en Tunisie jusqu'à fin octobre 2023. Alors qu'environ 160 000 croisiéristes mettront le cap sur le pays, dans le cadre du tourisme de croisière, contre 50 000 visiteurs l'année dernière.


Shamay et Sandile, deux danseurs, venus tous les deux de l’Afrique du Sud visitent la Tunisie, pour la première fois, dans le cadre de ce festival.


Ils ont expliqué à Anadolu que cette manifestation est une opportunité pour visiter le pays et le découvrir, par le biais d'excursions à travers les différentes régions.


"Il n’y a pas de mois particulier pour visiter la Tunisie. Le climat est bon durant toutes les saisons"
, a indiqué Sandile qui nous a affirmé que la Tunisie offre des atouts que d’autres pays concurrents n’offrent pas.

"Il s’agit du meilleur festival latino dans le monde"
, a affirmé Danger Rodriguez, danseur professionnel et une star cubaine de danse au micro d'Anadolu.

À lire également:



#Tunisie
#Cuba in Tunisia
#tourisme
#culture
#Cuba