Un ancien ministre a été assassiné en juillet à Kinshasa. Deux mois plus tard, un journaliste renommé, accusé d'avoir diffusé de fausses informations sur ce meurtre, a été arrêté.
Félix Tshisekedi a beaucoup critiqué le bilan de son prédécesseur Joseph Kabila, entre autres en matière de droits humains, et libéré des centaines de prisonniers politiques après son accession à la présidence en janvier 2019.
Félix Tshisekedi est candidat à un second mandat aux élections du 20 décembre.
La RDC compte parmi les pays les plus pauvres du monde, malgré ses immenses richesses minières. Elle a aussi une longue histoire de régimes autocratiques.
Fin mai, les renseignements militaires ont arrêté à Kinshasa Salomon Idi Kalonda, proche conseiller de l'opposant et candidat à la présidentielle Moïse Katumbi. Détenu depuis, il est accusé de collusion avec les rebelles du M23, actifs dans l'est du pays, et avec leur parrain présumé, le Rwanda.
Mi-juillet, le cadavre de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et allié de Moïse Katumbi, a été retrouvé criblé de balles dans sa voiture.
Le 8 septembre, Stanis Bujakera, journaliste congolais réputé, correspondant de l'agence Reuters et du magazine Jeune Afrique, était arrêté, accusé d'avoir diffusé de fausses informations sur l'affaire Okende.
Il a été interpellé après la publication d'un article de Jeune Afrique, non signé de son nom, suggérant que les renseignements militaires avaient assassiné l'opposant. L'article était basé sur une note confidentielle qui, selon les autorités, était un faux.
Cette arrestation a suscité une vague de protestations internationales, mais Stanis Bujakera est toujours en prison et son procès est en cours.
D'autres arrestations, visant des personnes moins connues, sont passées inaperçues, ajoutent les défenseurs des droits.
Ce mois-ci, par exemple, l'opposant Lens Omelonga a été libéré après sept mois de prison. Il avait été arrêté après avoir critiqué sur les réseaux sociaux la fondation de l'épouse de Félix Tshisekedi.
Selon Fred Bauma, directeur du groupe de réflexion Ebuteli, la répression est passée inaperçue depuis longtemps en particulier dans l'est du pays, où des manifestants ont été victimes d'arrestations arbitraires.
Le président a annoncé un allègement de cette mesure, après qu'une unité d'élite de l'armée a massacré fin août plus de 50 membres d'une secte religieuse qui préparaient une manifestation à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Sollicité, un porte-parole du gouvernement n'était pas disponible pour un commentaire.