En RDC, l'attente des résultats de la présidentielle commence

17:3022/12/2023, Cuma
MAJ: 22/12/2023, Cuma
AFP
Les dirigeants de l'équipe d'observation électorale du Carter Center (Agence américaine) s'adressent à la presse à Kinshasa le 22 décembre 2023, à la suite des élections présidentielles et générales de la République démocratique du Congo (RDC).
Crédit Photo : JOHN WESSELS / AFP
Les dirigeants de l'équipe d'observation électorale du Carter Center (Agence américaine) s'adressent à la presse à Kinshasa le 22 décembre 2023, à la suite des élections présidentielles et générales de la République démocratique du Congo (RDC).

L'attente des premiers résultats de la présidentielle a commencé vendredi en République démocratique du Congo, après des élections tenues dans la pagaille sur au moins deux jours mais considérées comme globalement réussies par les autorités.

La mission d'observation de l'Union africaine a de son côté estimé, dans une
"déclaration préliminaire"
publiée vendredi, que les élections s'étaient
"déroulées dans une atmosphère relativement calme avec des défis logistiques majeurs"
.

Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont plusieurs poids-lourds de l'opposition qui ont dénoncé le
"chaos"
et les
"irrégularités"
ayant entaché selon eux ces élections générales (présidentielle, législatives, provinciales et locales).

Officiellement, le vote, prévu le 20 et prolongé le 21 en raison de multiples problèmes logistiques, est terminé.


"Aucun bureau de vote et de dépouillement ne sera autorisé à fonctionner au-delà du 21 décembre"
, a indiqué la commission électorale (Céni) dans un communiqué daté du 21 et diffusé vendredi matin.

"La dernière journée est aujourd'hui"
, avait dit jeudi le 2e vice-président de la Céni, Didi Manara, tout en ajoutant que le vote irait
"jusqu'à la fin des files d'attente"
.

Vendredi à la mi-journée, des informations faisaient encore état d'opérations électorales en cours dans certaines zones reculées du pays de 2,3 millions de km2, aux infrastructures très limitées.

C'était par exemple le cas de la localité de Kilembwe, dans le territoire de Fizi, dans la province orientale du Sud-Kivu, où le matériel de vote n'est arrivé que tardivement jeudi.
"Au plus tard à 15H00 (13H00 GMT), tout doit être terminé"
, a assuré à l'AFP l'administrateur du territoire, Sammy Kalonji.

Selon Didi Manara,
"au moins 97%"
des quelque 75.000 bureaux de vote prévus sur l'ensemble du territoire ont pu ouvrir. Dans un pays
"à dimension continentale"
tel que la RDC,
"atteindre ce score, c'est déjà un miracle"
, a-t-il estimé.

Tensions redoutées


Le gouvernement congolais de son côté avait reconnu au soir du premier jour de vote
"le retard constaté dans l'ouverture de certains bureaux".

Mais il avait félicité le peuple congolais pour sa
"mobilisation"
et la Céni pour sa
"détermination"
à organiser, au jour prévu de longue date, des élections qui se sont selon lui
"globalement"
bien déroulées.

Le 2e vice-président de la Céni a annoncé jeudi sur la radio Top Congo que de premiers résultats partiels de la présidentielle seraient diffusés dès vendredi, depuis un centre de compilation spécialement aménagé dans une structure provisoire et moderne à La Gombe, commune de Kinshasa abritant institutions et ambassades.


Plus de 44 millions d'électeurs, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, étaient appelés aux urnes pour choisir parmi plus de 100.000 candidats sur les rangs pour le quadruple scrutin.

Parmi les adversaires de Félix Tshisekedi figurent Moïse Katumbi, riche homme d'affaires et ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est), Martin Fayulu, qui affirme que le président sortant lui a volé la victoire à l'élection de 2018, ou encore Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.


Suspicieux dès le départ à l'égard du processus électoral, tous ont appelé leurs militants à surveiller de près le dépouillement et l'affichage des résultats.


Des tensions sont redoutées lorsqu'ils seront annoncés, dans un pays à l'histoire politique agitée et souvent violente, au sous-sol immensément riche en minerais mais à la population majoritairement pauvre.

La campagne électorale a aussi été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l'est du pays, qui connaît un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.


Les États-Unis ont renouvelé leur appel à la transparence des élections.
"Nous n'hésiterons pas à pointer du doigt les irrégularités portant atteinte au processus démocratique et à la volonté du peuple congolais"
, a déclaré un porte-parole du département d'État.

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