Calés dans leurs sièges, face à leur téléphone fixé sur un trépied et à leurs lampes rondes LED chargées d'éclairer leurs visages, ils s'installent en groupe d'une vingtaine dans certains endroits des grandes villes.
La diffusion en direct à l'extérieur a réellement pris de l'ampleur il y a environ un an. Mais les conditions sont parfois dures.
Lors du passage de l'AFP cette semaine, face aux températures proches de zéro, beaucoup de jeunes streameurs étaient emmitouflés dans des couvertures et certains avaient apporté de petits chauffages d'appoint.
Diffuser en direct sur Douyin, application aux centaines de millions d'utilisateurs, est un moyen populaire de gagner un complément de revenu en Chine.
Certains vendent des produits ou expliquent des trucs et astuces de la vie quotidienne, d'autres chantent, dansent ou simplement discutent avec les spectateurs.
Certains streameurs, en particulier ceux spécialisés dans la recommandation de produits alimentaires ou cosmétiques, sont devenus en Chine des célébrités capables de générer des millions d'euros de revenus publicitaires.
Les rentrées d'argent de ceux installés sur le pont à Guilin sont évidemment bien plus modestes.
Les bons jours, Qiao Ya arrive à gagner quelque 600 yuans (82 euros) de pourboire en huit heures de diffusion. Un montant qui tombe parfois à juste 10 yuans (1,37 euro).
Pour la tatoueuse de sourcils Zhang Xiaoxiao, 36 ans, la diffusion en direct est surtout un complément de revenu.
Car l'épidémie de Covid-19 a laminé le secteur des salons de beauté en Chine. Beaucoup ont vu leur activité réduite par les restrictions sanitaires aux déplacements et certains ont même fermé.
Mais cette activité et le bruit qui en découle n'est pas forcément au goût de tous les riverains.
Et des fois, le jeu en vaut la chandelle. Un utilisateur a ainsi déjà versé 3.000 yuans (410 euros) à Qiao Ya.