L’université Sütçü Imam dans la ville turque de Kahramanmaras a accueilli des dizaines d’étudiants et d’enseignants azerbaidjanais après le tremblement de terre qui a frappé la Türkiye et la Syrie et qui a fait des dizaines de milliers de victimes.
L’étudiant Ilkhan Qurbanli avait quitté l’Azerbaïdjan en 2015, s’était installé en Türkiye pour poursuivre ses études universitaires et après l’obtention de son master, il s’était inscrit en doctorat.
Après le séisme du 6 février courant, dont l’épicentre est situé à Kahramanmaras, le gouvernement de l’Azerbaïdjan a initié une opération de rapatriement de ses citoyens de la ville.
En effet, Qurbanli a quitté, en compagnie de plusieurs dizaines de ses concitoyens, à bord d’autobus, la ville sinistrée en direction de la capitale Ankara, en prélude à leur rapatriement vers l’Azerbaïdjan.
Et Qurbanli de poursuivre :
La Türkiye est l’ultime forteresse des peuples turciques.
La deuxième raison, selon Qurbanli, est due aux huit années de sa vie passées à Kahramanmaras.
Il a, dans ce contexte, souligné l’impératif pour lui d’être solidaire de manière effective avec le peuple turc dans cette tragédie.
Afin de ne pas éveiller l'inquiétude de sa famille à son sujet, l’étudiant a dit avoir dissimulé à ses proches, pendant plusieurs jours, sa décision de retourner à Kahramanmaras.
Il a révélé qu'il avait pris une photo lors des opérations d'évacuation à Ankara avant de l’envoyer à sa famille pour apaiser son anxiété et son inquiétude.
Au cours des premiers jours de la catastrophe, Qurbanli affichait sa perplexité quant à la meilleure façon d'aider les sinistrés et les victimes du tremblement de terre à Kahramanmaras.
Il a tout d'abord pensé à user de sa maîtrise de la langue anglaise pour évoluer en tant qu’interprète pour les équipes de secours étrangères.
Il a, ensuite, croisé un groupe de bénévoles qui cherchait un chef cuisinier pour préparer les repas à des centaines de victimes du tremblement de terre qui ont été installées dans des tentes dressées en dehors de l’enceinte universitaire.
A ce moment-là, Qurbanli a trouvé ce qu'il cherchait vraiment, dans la mesure où avant le début de son cursus universitaire, il disposait d’une longue expérience dans la préparation de repas pour un grand nombre de personnes. C’est ainsi qu’il a notifié au groupe de volontaires qu'il était le cuisinier qu'ils cherchaient.
L'étudiant azerbaïdjanais travaille depuis dans un camion aménagé en cuisine, pour préparer des repas dans d'énormes récipients destinés à des centaines de personnes touchées par le séisme.
A son tour, l’enseignant universitaire azerbaïdjanais, Hemran Emirle, a joué un rôle important durant cette période qui a suivi la catastrophe.
En effet, après avoir séjourné pendant de longues années à Kahramanmaras, où il a étudié à l'université Sütçü Imam, avant d’être nommé dans cet établissement en tant que professeur conférencier, Emirle a refusé de partir et a préféré rester parmi les habitants de la ville qu'il considère comme étant sa famille.
Le professeur Emirle aide l’étudiant Qurbanli qui prépare la nourriture dans le camion, pour distribuer les repas à des centaines de sinistrés. Il a déclaré à AA :
Je n’étais pas satisfait de quitter l’endroit qui m’a accueilli plusieurs années durant.
Emreli et Qurbanli font partie des 15 étudiants et enseignants universitaires azerbaïdjanais qui passent leurs journées à venir en aide, de diverses manières, aux victimes du tremblement de terre.
Alors que certains distribuent des aides, d'autres offrent des repas chauds à ceux qui vivent désormais dans des tentes.
L’Azerbaïdjan a établi un hôpital de campagne, composé de quatre services, dans la ville de Kahramanmaras, et s’apprête aussi à installer un autre hôpital au cours des prochains jours.
Selon le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, près de 745 secouristes et personnels opérant dans le domaine médical travaillent à Kahramanmaras depuis le 6 février.
Le 6 février, un double séisme a frappé le sud de la Türkiye et le nord de la Syrie, le premier de magnitude 7,7 et le second de magnitude 7,6, suivis de milliers de violentes répliques, ce qui a généré des pertes majeures en vies humaines et en biens dans les deux pays.