La visite de la délégation iranienne est intervenue quelques jours après une rencontre historique à Pékin des chefs de la diplomatie des deux pays, qui avaient rompu leurs liens en 2016.
Celle du ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, survient avant la tenue vendredi en Arabie saoudite d'une réunion de neuf pays de la région pour discuter d'un éventuel retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont le prochain sommet ordinaire est prévu le 19 mai dans le royaume.
Damas était isolé sur le plan diplomatique depuis la répression en 2011 d'un soulèvement populaire ayant déclenché une guerre civile qui s'est complexifiée au fil des années avec l'intervention de plusieurs pays et groupes armés étrangers.
Ryad et Téhéran ont conclu récemment un accord, négocié par la Chine, pour une reprise de leurs relations. Ils devraient rouvrir leurs ambassades d'ici la mi-mai et mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans.
Samedi, une délégation diplomatique saoudienne s'était rendue à Téhéran pour discuter de la réouverture de la représentation diplomatique du royaume dans la République islamique.
La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères iranien et saoudien, Hossein Amir-Abdollahian et Fayçal ben Farhane, ont eu des entretiens à Pékin sur la mise en œuvre de la normalisation amorcée dans la capitale chinoise le 10 mars.
Depuis la Révolution islamique de 1979 en Iran, les deux pays entretiennent une inimitié qui s'est caractérisée par des positions souvent opposées sur les dossiers régionaux, soutenant parfois des camps rivaux comme en Syrie, au Liban ou au Yémen.
Leur rapprochement est de nature à changer la donne régionale, d'autant plus qu'il coïncide avec un dégel des relations entre Ryad et Damas.
Mais depuis le séisme du 6 février qui a dévasté le sud de la Turquie et des régions de la Syrie voisine, Ryad a envoyé de l'aide aux populations sinistrées, à la fois dans les zones sous contrôle gouvernemental et dans les zones rebelles.
La guerre en Syrie a fait environ 500.000 morts, quelque six millions de réfugiés et dévasté les infrastructures du pays.