Mali: des ex-ministres jugés pour détournements dans une affaire emblématique d'achats militaires

11:4825/09/2024, mercredi
MAJ: 25/09/2024, mercredi
AFP
Un procès pour corruption impliquant d'anciens ministres maliens s'ouvre à Bamako, centré sur des détournements présumés liés à l'achat d'un avion présidentiel et de matériel militaire en 2014 sous le régime d'Ibrahim Boubacar Keïta.
Crédit Photo : Média X / Archive
Un procès pour corruption impliquant d'anciens ministres maliens s'ouvre à Bamako, centré sur des détournements présumés liés à l'achat d'un avion présidentiel et de matériel militaire en 2014 sous le régime d'Ibrahim Boubacar Keïta.

D'anciens ministres et des officiers maliens sont jugés depuis mardi à Bamako pour "détournements" dans une affaire d'achat d'un avion présidentiel et d'équipements militaires en 2014 par le régime de l'ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a appris l'AFP de sources judiciaires.

Il s'agit d'un dossier emblématique de la corruption reprochée à l'ancien régime, régulièrement invoquée par les nouvelles autorités arrivées au pouvoir lors du coup d'État en 2020.


L'achat d'un avion présidentiel, pour des montants estimés à près de 40 millions de dollars à l'époque, ainsi que de matériel militaire à une société malienne, tous deux sans appel d'offres, avaient valu en 2014 au Mali des sanctions des institutions financières, notamment un gel pendant six mois des décaissements du Fonds monétaire international (FMI).

Le montant des irrégularités supposées avait ensuite varié en fonction des sources.


L'e
x-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga
, ministre de la Défense au moment des faits, ainsi que l'ex-
ministre de l'Économie et des Finances Bouaré Fily Sissoko
, avaient été placés en détention en 2021 dans le cadre de cette affaire.

Tous deux étaient poursuivis pour atteinte aux biens publics et soupçonnés d'escroquerie, de faux et de favoritisme.


Le premier est décédé en prison en mars 2023 après avoir clamé son innocence dans la presse. Ses partisans avaient accusé la junte de l'avoir laissé mourir en détention.


L'ancien directeur de cabinet de M. Keïta, Mahamadou Camara, a également été placé en détention dans le cadre de cette affaire, comme d'autres anciens hauts responsables maliens qui sont jugés cette semaine.

"Mardi était la journée des exceptions. Nous entrerons dans le vif du sujet demain. Le procès devrait durer en principe cinq jours",
a déclaré à l'AFP une source judiciaire de la Cour d'assises de Bamako.

"La junte veut tout simplement redorer son blason en apparaissant comme le chantre de la lutte contre la corruption. Ces dossiers avaient été classés à l'époque sans suite"
, a affirmé à l'AFP Mohamed Chérif Koné, premier avocat général de la Cour suprême au moment des faits et aujourd'hui opposant à l'armée au pouvoir en exil.

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