COP29: à l'issue d'une "pré-COP", des positions toujours éloignées

19:4712/10/2024, Cumartesi
MAJ: 12/10/2024, Cumartesi
AFP
La marque de la conférence sur le climat COP29 recouvre la façade d'un bâtiment en cours de rénovation dans la capitale azerbaïdjanaise de Bakou, le 11 septembre 2024. La conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2024 (CCNUCC COP29) se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan.
Crédit Photo : TOFIK BABAYEV / AFP
La marque de la conférence sur le climat COP29 recouvre la façade d'un bâtiment en cours de rénovation dans la capitale azerbaïdjanaise de Bakou, le 11 septembre 2024. La conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2024 (CCNUCC COP29) se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan.

A un mois de la COP29 sur le climat, une "pré-COP" qui s'est achevée vendredi à Bakou a permis aux pays d'affiner leurs positions mais aussi de mesurer l'écart qui les sépare encore sur la question financière, selon des observateurs.

Cette année, la COP (11-22 novembre) doit se conclure par un nouvel objectif pour la finance en direction du climat ("Nouvel objectif collectif quantifié", ou NCQG selon son sigle anglais). 


Il remplacera celui fixé en 2009, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars d'aide annuelle aux pays en développement, chiffre péniblement atteint en 2022. 

Une
"pré-COP"
s'est tenue jeudi et vendredi à Bakou pour tenter de rapprocher des positions encore très éloignées sur le montant de la nouvelle enveloppe, ce qu'il faut compter dedans et qui doit y contribuer.

"Il y a eu de légers progrès" mais "on reste un peu perplexes",
a résumé le conseiller pour les questions financières de l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis), Michai Robertson.

"Les pays restent assez éloignés",
juge Iskander Erzini Vernoit, directeur de l'initiative pour le climat et le développement IMAL.
"Les pays développés n'ont toujours pas proposé de chiffre pour le nouvel objectif de finance climatique et n'ont pas non plus discuté des propositions chiffrées des pays en développement",
souligne-t-il.

Toutefois, cette pré-COP - qui ne réunissait pas l'intégralité des pays concernés - n'avait pas pour ambition d'accoucher d'un nouveau chiffre, sur lequel un éventuel compromis ne sera vraisemblablement trouvé que dans les dernières heures de la COP de Bakou en novembre, selon plusieurs observateurs.


Rebecca Thiessen, du Réseau action climat (CAN) international relève cependant que les pays développés ont commencé à parler de besoins exprimés en milliers de milliards de dollars, un changement de ton
"positif".

"L'échelle des besoins a été reconnue mais aucun chiffre n'a été posé sur la table en termes de quantum final",
regrette-t-elle.

"Oignon"


Au-delà du chiffrage, les discussions ont porté sur la structure du nouvel objectif financier.


Certains pays développés veulent y voir un
"oignon"
avec plusieurs couches: un noyau dur de financements publics auquel se superposent d'autres contributeurs, jusqu'au secteur privé.

Une approche
"problématique",
notamment parce qu'en
"rajoutant de la complexité on risque de ne plus avoir de transparence et de suivi adéquat pour le nouvel objectif",
s'inquiète Rebecca Thiessen.

Autre sujet brûlant: l'éventuel élargissement de la base des contributeurs sommés de verser leur écot. 


La liste des contributeurs - des pays riches, qui ont aussi beaucoup émis de gaz à effet de serre pour leur croissance passée -  est aujourd'hui formalisée dans
"l'annexe I"
de la convention de l'ONU sur le changement climatique de 1992.

Mais ces pays développés souhaiteraient mettre aussi à contribution d'autres pays - de l'Arabie saoudite à la Chine - qui ne figurent pas dans cette liste mais ont désormais les moyens de payer.

Cette question de l'élargissement est
"toujours une énigme",
alors que chacun campe sur ses positions, regrette Michai Robertson.

Certains pays développés encouragent des paiements
"volontaires"
pour ne pas effaroucher certains nouveaux contributeurs potentiels. 

Mais en rendant les obligations
"très vagues",
on risque de perdre
"la responsabilité"
vis-à-vis des pays qui ont besoin de ces fonds, craint Michai Robertson.

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