Conflit du M23 en RDC: les combats s'étendent vers le nord

11:5231/05/2024, Cuma
MAJ: 31/05/2024, Cuma
AFP
Militants "Mai-Mai" et soldats des FARDC (Forces armées de la RDC) sur une position militaire de première ligne au-dessus de la ville de Kibirizi, contrôlée par la rébellion du M23, province du Nord-Kivu, est de la République démocratique du Congo, le 14 mai 2024.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP
Militants "Mai-Mai" et soldats des FARDC (Forces armées de la RDC) sur une position militaire de première ligne au-dessus de la ville de Kibirizi, contrôlée par la rébellion du M23, province du Nord-Kivu, est de la République démocratique du Congo, le 14 mai 2024.

Les combats dans l'est de la République démocratique du Congo entre les forces gouvernementales et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, se sont rapprochés jeudi d'une ville stratégique du front nord du conflit, ont indiqué des sources locales.

"Le M23 est à 5 km du centre de Kanyabayonga"
, a déclaré par téléphone un responsable administratif.

Kanyabayonga, une cité du Nord-Kivu située sur la route nationale 2 à une centaine de km au nord de la capitale provinciale Goma, est considérée comme un verrou contrôlant vers le nord les accès aux villes de Butembo et Beni, fiefs de l'importante tribu Nande et grands centres commerciaux du pays.

La ville compte plus de 60 000 habitants, auxquels s'ajoutent des dizaines de milliers de déplacés.


"La situation est très mauvaise, la population commence à quitter Kanyabayonga en direction de Kayna"
, vers le nord, a ajouté le même responsable, dont l'anonymat est préservé pour des raisons de sécurité.

"Kanyabayonga est en train de se vider",
a indiqué en début de soirée une autre source.

Le M23 ("Mouvement du 23 mars"), actif depuis fin 2021, progresse depuis plusieurs jours vers Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero, quatrième territoire du Nord-Kivu vers lequel la rébellion avance ses pions (après ceux de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi), en plus de ses velléités d'avancée vers le sud, vers la province du Sud-Kivu.

Jeudi, des combats ont également eu lieu dans le Masisi autour de Saké, une localité située à une vingtaine de km à l'ouest de Goma et considérée comme un verrou stratégique sur la route de la capitale provinciale.


Les forces gouvernementales, épaulées notamment par une force régionale d'Afrique australe (SADC), ont fait face aux rebelles, sans avancée significative de part et d'autre, ont indiqué plusieurs sources.


Il y a une dizaine de jours, les forces armées congolaises (FARDC), également appuyées par les
"wazalendo"
(groupes armés dits "patriotes"), ont lancé des offensives pour tenter de reconquérir des zones occupées par la rébellion.

"Le matin, l'armée a lancé des bombes dans les collines et il y a eu réplique de l'ennemi",
a indiqué un responsable d'un de ces groupes armés sous couvert d'anonymat.
"La réplique du M23 a touché deux véhicules de la SADC",
a-t-il ajouté. Selon lui, il n'y a pas eu de
"dégâts humains"
, d'autres informations non confirmées faisant toutefois état de blessés. Ni la SADC ni les FARDC n'ont communiqué sur ces combats.

Le 3 mai, une quinzaine de civils avaient été tués dans un bombardement qui avait touché un camp de déplacés de la périphérie ouest de Goma.


À lire également:




#RDC Congo
#conflit
#Rwanda
#M23
#FARDC