Colombie: Procès de l'ancien président Uribe

11:2525/05/2024, samedi
MAJ: 25/05/2024, samedi
AFP
L'ancien président colombien (2002-2010) Álvaro Uribe est aujourd'hui accusé de corruption et de subordination de témoin.
Crédit Photo : JUAN BARRETO / AFP
L'ancien président colombien (2002-2010) Álvaro Uribe est aujourd'hui accusé de corruption et de subordination de témoin.

Álvaro Uribe, ancien président colombien, est accusé de fraude et de subornation de témoins lors d'un procès historique. Les implications politiques et judiciaires secouent la Colombie.

Le parquet colombien a formellement accusé vendredi l'ex-président colombien Álvaro Uribe (2002-2010) de fraude et de subornation de témoins, à l'occasion du premier procès pénal dans ce pays contre un ancien chef d'État.


Les accusations pesant sur Uribe


Uribe est soupçonné d'avoir
"offert de l'argent liquide et d'autres avantages à certains témoins de faits délictueux pour qu'ils occultent la vérité",
selon l'accusation présentée par le procureur Gilberto Villarreal.

Lors de la reprise du procès qui a débuté le 18 mai, l'ancien président, qui comparait en visioconférence, a rappelé son innocence et demandé l'abandon des poursuites.


"Je n'ai jamais pris l'initiative de rechercher des témoins. J'ai cherché à défendre ma réputation",
a affirmé M. Uribe.

La juge Sandra Heredia a rejeté sa demande et reconnu comme d'éventuelles victimes, un sénateur, l'ex-épouse d'un paramilitaire qui a permis de relier M. Uribe à ces groupes armés, et deux anciens procureurs.

Considéré comme l'un des hommes politiques les plus influents de Colombie, M. Uribe, 71 ans, a affirmé avoir ressenti
"un choc"
en étant le premier ex-président à devoir se défendre devant un tribunal.

Accusé, sur plusieurs fronts, de liens avec le narcotrafic et les paramilitaires, il a subi un effet boomerang du système judiciaire colombien.


La défense d'Uribe


En 2012, il avait déposé une plainte contre un sénateur de gauche, Ivan Cepeda, l'accusant d'avoir cherché à obtenir de faux témoignages le liant aux paramilitaires en guerre contre les guérillas de gauche entre les années 1990 et le début des années 2000.


La Cour suprême s'était abstenue de poursuivre M. Cepeda et avait au contraire commencé à enquêter sur M. Uribe. Les juges ont conclu qu'il avait lui-même tenté de manipuler les témoins pour discréditer son adversaire. Des faits pour lesquels il encourt une peine de six à 12 ans de prison.


Selon sa défense, l'ancien sénateur n'a fait que contacter des témoins pour qu'ils disent la vérité dans le cadre d'enquêtes sur son éventuelle implication avec des groupes paramilitaires, un lien qu'il a toujours nié.


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