Cette crise, l'une des plus graves vécues par l'Espagne depuis le retour de la démocratie, il y a près d'un demi-siècle, continue de peser sur la politique nationale.
Ce texte, qui devrait être adopté définitivement dans les prochaines semaines, permettra à M. Puigdemont de revenir en Catalogne plus de six ans après son départ.
Au début des années 2010, en pleine crise financière, le président régional nationaliste de l'époque, le conservateur Artur Mas, avait fait un virage vers l'indépendantisme, sentiment montant au sein de la population.
Depuis, les indépendantistes ont réussi à conserver leur majorité au parlement régional. Lors du dernier scrutin, en 2021, ils avaient obtenu un total de 74 sièges sur 135. Leurs divisions ont toutefois entraîné le départ en octobre 2022 du parti de M. Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), du gouvernement régional. L'autre grand parti séparatiste, ERC, est depuis seul aux commandes de la région.
Allant jusqu'ici de l'extrême gauche au centre-droit, le mouvement indépendantiste a vu émerger ces derniers mois une nouvelle formation d'extrême droite, Alliance Catalane, créditée par les sondages de 3% des voix dimanche.
Dans une Espagne très décentralisée, la Catalogne, peuplée d'environ huit millions d'habitants, est l'une des régions disposant du degré d'autonomie le plus élevé.
Gérant, comme les autres, la santé et l'éducation, elle dispose aussi de sa propre police, les Mossos d'Esquadra, et a obtenu le transfert récent du contrôle sur le transport ferroviaire régional.
La Catalogne est la deuxième communauté autonome la plus riche d'Espagne et pèse pour 19% du PIB national (alors qu'elle abrite environ 16% de la population), juste derrière la région de Madrid (19,4%), qui la devance depuis la tentative de sécession de 2017.
Poumon industriel du pays, son taux de chômage est nettement plus faible que la moyenne nationale (10,4%, contre 12,3%).
Le catalan est la langue officielle de la région (avec l'espagnol). L'enseignement y est majoritairement dispensé dans cette langue, qui est aussi celle habituellement utilisée dans l'administration. Selon des chiffres publiés l'an dernier par le gouvernement régional, 86,8% des habitants de la région comprenaient bien le catalan, qui est la langue maternelle de 29,2% d'entre eux.
Craignant une diminution de son usage, les indépendantistes le défendent farouchement et ont obtenu l'an dernier de pouvoir s'exprimer en catalan au Parlement espagnol.