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Le Président du Parti africain pour une transformation radicale et l'intégration des États (PATRIE) et coordinateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), Crépin Mboli Goumba.
Un an d'emprisonnement a été requis mercredi par le parquet de Bangui à l'encontre de Crépin Mboli Goumba, coordinateur de la principale plateforme de l'opposition en Centrafrique, jugé pour "diffamation" et "outrage à magistrat".
"Je vous demande de le condamner à douze mois d'emprisonnement et pour réparation, de verser à chaque partie civile une somme de 125 millions de francs CFA"
(près de 191 000 euros) pour chacun des quatre magistrats concernés par l'affaire, a déclaré mercredi le procureur, en clôture de l'audience dans un tribunal de Bangui.
Manifestement affaibli, l'accusé, avocat de profession, a choisi lors de cette première journée de procès de se défendre seul, dénonçant les conditions
de son arrestation, sans toutefois répondre aux questions du ministère public.
Devant la cour lors d'une brève prise de parole, il a affirmé:
Je ne répondrai plus à aucune question et j'attends ma condamnation. Je ne veux pas légaliser l'illégal.
Le verdict est attendu le 27 mars.
Président du Parti africain pour une transformation radicale et l'intégration des États (PATRIE) et coordinateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), la plus importante plateforme de l'opposition, il avait été arrêté début mars à l'aéroport de Bangui à bord d'un avion de ligne qui s'apprêtait à décoller pour le Cameroun.
Il avait par la suite été placé trois jours en garde à vue. Le parquet avait alors justifié l'arrestation par des propos tenus le 20 février lors d'une conférence de presse de PATRIE et
"susceptibles d'être qualifiés de diffamation et d'outrage à magistrats".
Ce jour-là, Me Mboli Goumba avait notamment accusé certains magistrats de complaisance à l'égard d'accusés voire d'être corrompus, propos qu'il répétait le lendemain dans une interview à Radio France internationale (RFI) reprochant à
"la justice de ne plus être rendue au nom du peuple"
.
L'opposition, dont les meetings et manifestations sont quasi-systématiquement interdits, fait aussi régulièrement l'objet de menaces et d'intimidations, dénoncent régulièrement les ONG internationales.
Un député d'opposition, Dominique Yandocka, est emprisonné depuis le 15 décembre, malgré son immunité parlementaire, pour une
"tentative de coup d'État"
que l'accusation n'a toujours pas étayée publiquement.
Le régime de M. Touadéra
"réprime la société civile, les médias et les partis politiques d'opposition",
écrivait Human Rights Watch (HRW) en avril 2023, invoquant
"de graves préoccupations sur des risques en termes de violations des droits humains et de réduction de l'espace démocratique et de la liberté d'expression".
L'ONG exhortait aussi le pouvoir de M. Touadéra à
"garantir l'indépendance de la justice pour s'assurer que les responsables qui attaquent les détracteurs du gouvernement soient amenés à rendre des comptes".
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