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Candidature de Sonko: cacophonie totale dans l'administration sénégalaise

Au Sénégal, les retournements de situation ne s'arrêtent pas pour la candidature d'Ousmane Sonko à la présidentielle de février 2024. Ce mardi, la Direction Générale des Elections (DGE) a une fois de plus refusé de donner au mandataire de l'opposant les fiches de parrainage pour la candidature, malgré la demande de la Commission Electorale Nationale Automne (CENA) de se conformer à la décision de justice le consacrant.

La rédaction
11:54 - 1/11/2023 Çarşamba
MAJ: 12:36 - 1/11/2023 Çarşamba
Yeni Şafak
Crédit Photo: X
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Dans sa communication de ce mardi, la DGE a estimé qu'Ousmane Sonko ne pouvait toujours pas recevoir les fiches de parrainage parce qu'il n'est pas sur les listes électorales. La direction répondait ainsi à la CENA, qui pourtant, est l'organe supérieur chargé de veiller au bon déroulement des scrutins au Sénégal, du début du processus jusqu'à la proclamation des résultats.



La CENA avait été saisie il y a quelques jours par les avocats d'Ousmane Sonko après le premier refus de la DGE de réintégrer l'opposant sénégalais sur les listes électorales. Un juge du tribunal de grande instance de Ziguinchor avait en effet estimé que la radiation du Président de PASTEF (parti dissout) était illégale et avait demandé sa réintégration immédiate.


Publication de Juan Branco, un des avocats d'Ousmane Sonko

Dans sa lettre à la DGE, la CENA avait écrit qu'Ousmane Sonko devait
"jouir de son statut d'électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits (qui y sont) attachés"
. En réponse, la DGE estime elle qu'elle n'a
"pas de compétence pour mener une quelconque action sur le fichier électoral"
, sans préciser qui en a le pouvoir. Une véritable cacophonie au sein de l'administration sénégalaise.

La CEDEAO se prononcera


Cependant, en vertu de l'article 6 du code électoral sénégalais, si la DGE ne se plie pas à ses exigences,
"la CENA, après une mise en demeure, peut prendre les dispositions immédiatement exécutoires d'injonction, de rectification, de dessaisissement, de substitution d'action dans le cadre des opérations électorales et référendaires, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes"
.

Ousmane Sonko est toujours en détention depuis fin juillet, arrêté d'abord pour un
"vol de téléphone"
avant de voir son dossier corsé par plusieurs chefs d'accusation dont
"appel à l'insurrection"
et terrorisme. Mais sa radiation des listes électorales a été décidée par le gouvernement sénégalais après sa condamnation par contumace à deux ans de prison, pour
"corruption de jeunesse"
.

Les avocats d'Ousmane Sonko ont saisi aussi la haute Cour de Justice de la CEDEAO pour statuer sur les violations des droits de leur client. Réuni ce mardi à Abuja, l'organe a renvoyé l'audience jusqu'au 6 novembre.


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