Lorsqu'on écrit sur le moteur de recherche Google les noms des personnes diffamées par ‘'Canary Mission'', les informations collectées par le site d'extrême droite apparaissent au public.
Israël utilise pour le compte de ses services de renseignement les données recueillies par le site Internet ‘'Canary Mission'', qui diffame les critiques des pratiques israéliennes envers les Palestiniens, y compris les Juifs, empêchant ainsi le développement de leur carrière professionnelle et leur accès à de bonnes opportunités d'emploi.
La liste publiée sur le site compte des organisations étudiantes actives dans des universités américaines, ainsi que de nombreuses institutions telles que le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) et la chaîne qatarie Al Jazeera.
Bien que ‘'Canary Mission'' cible principalement les étudiants, les universitaires et les immigrants musulmans, arabes et en milieu multiethnique, sa liste des personnes ou entités diffamées compte également les Juifs qui s'opposent à l'occupation de la Palestine.
Lorsqu'on écrit sur le moteur de recherche Google les noms des personnes diffamées par ‘'Canary Mission'', les informations collectées par le site d'extrême droite apparaissent au public.
Dans un post sur "X'' le 12 septembre dernier, l'étudiante Esther Tsvayg a exprimé son indignation face à la diffamation dont elle a fait l'objet.
Google a décidé que Canary Mission était la source la plus fiable concernant mon identité, et c'est ce qui se produit lorsque nous nous appuyons sur des algorithmes pour révéler la vérité.
De son côté, Zoe Jasper, étudiante juive à l'Oberlin College (État de l'Ohio) et membre de l'organisation ‘'Jewish Voice for Peace'', (organisation militante juive de gauche antisioniste aux États-Unis qui soutient la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël, ndlr) a fait part de son inquiétude lorsqu'elle a vu son profil partagé sur le site Internet "Canary Mission''.
Selon Hareetz, l'organisation ‘'Megamot Shalom'', responsable du financement du site, est dirigée par Jonathan Bash, qui réside à Jérusalem et possède une société appelée ‘'Royal Research'', laquelle assure des services dans le domaine de recherche et de collecte de données.
Le quotidien israélien a rapporté que Bash était né aux États-Unis et avait travaillé avec le rabbin d'extrême droite Ben Packer, l'un des partenaires de l'organisation ‘'Megamot Shalom''.
En octobre 2018, l'hebdomadaire The Forward, spécialisé dans les questions juives aux États-Unis, révélait que la Fondation de la famille Helen Diller, gérée par la Fédération de la communauté juive de San Francisco, avait fait don de 100 000 dollars au site Internet ‘'Canary Mission'' via ‘'Megamot Shalom''.
Les dons ont été transférés à travers Israel Center Fund (basé à New York), qui facilite le transfert de dizaines de millions de dollars chaque année vers plusieurs organisations en Israël liées aux groupes d'extrême droite et aux colonies juives.
Les allégations selon lesquelles les services de renseignement israéliens auraient utilisé de manière optimale le site Internet sont renforcées à la suite de l'arrestation et l'expulsion de l'étudiante Lara al-Kasim qui s'était rendue en Israël en 2018 pour suivre un master à l'Université hébraïque de Jérusalem. Lara al-Kasim avait fait l'objet de diffamation par ‘'Canary Mission''.
À la suite de cette lettre ouverte, le site ‘'Canary Mission'' a préparé des dossiers sur les membres du comité de rédaction de ‘'Harvard Crimson'', les dirigeants du Comité de solidarité avec la Palestine de l'Université Harvard et les autres clubs universitaires qui ont signé la lettre, et les a publiés sous le titre:
Les étudiants de Harvard soutiennent le terrorisme.
‘'Canary Mission'' cible les voix critiques de l'occupation et des massacres israéliens, à travers trois modus operandi : la publication de photos et d'informations personnelles des étudiants et professeurs, sur la base de dossiers privés préparés pour chaque personne.
Enfin, le site publie sur les réseaux sociaux des messages liés à des attaques contre les personnes diffamées et soutient leurs auteurs. La plupart de ces messages relèvent de l'insulte, du harcèlement, voire de la menace de mort, ce qui permet de maintenir une pression psychologique sur les personnes diffamées.
Le 26 février 2018, le compte de ‘'Canary Mission'' sur "X" a été suspendu en raison de ses activités sur les réseaux sociaux, dont la plupart violaient les conditions de publication sur la plateforme, mais il a été réactivé deux jours plus tard.