Crédit Photo : TANG CHHIN Sothy / AFP
Kem Sokha, ancien chef du Parti national de sauvetage du Cambodge (CNRP), maintenant dissous, salue les médias à son domicile avant de se rendre au tribunal municipal de Phnom Penh pour le verdict de son procès à Phnom Penh le 3 mars 2023.
Le procès en appel du principal opposant au pouvoir en place au Cambodge, condamné en première instance à 27 ans de prison pour trahison, a débuté mardi en sa présence, dans un climat de répression dénoncé par les organisations de défense des droits humains.
"Nous nous opposons au verdict prononcé par un premier tribunal qui a pris une mauvaise décision"
, a déclaré aux journalistes Ang Udom, l'un des avocats de Kem Sokha.
Il s'agit de la première des neuf audiences prévues dans la capitale Phnom Penh, la prochaine étant programmée le 8 février, a-t-il indiqué.
Assigné à domicile depuis sa condamnation en mars 2023, Kem Sokha, âgé de 70 ans, a demandé aux juges d'assouplir ses conditions de détention pour que ses proches puissent s'occuper de lui, a précisé l'avocat.
Figure de l'opposition, cofondateur du Parti du salut national du Cambodge (PSNC) aujourd'hui dissous, Kem Sokha a été amené par un convoi policier au tribunal, où les médias n'étaient pas admis.
Un dispositif de sécurité renforcé autour du tribunal maintenait à distance les dizaines de partisans de l'opposant venus le soutenir, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Arrêté en 2017, Kem Sokha est accusé d'avoir comploté avec des agents étrangers dans le but de renverser le gouvernement du Premier ministre Hun Sen. Il a toujours contesté ces charges.
Il a été condamné en première instance à 27 ans de prison, au retrait de ses droits politiques et à l'interdiction de rencontrer des étrangers ou toute autre personne qui ne soit pas membre de sa famille.
Ce verdict avait provoqué l'inquiétude des Etats-Unis et des Nations unies, à quelques mois d'une élection générale que le parti au pouvoir a remportée largement, en l'absence d'opposition organisée.
"Nous appelons les autorités cambodgiennes à annuler la condamnation et l'accusation de trahison sans fondement de Kem Sokha, et à mettre fin à la répression en cours visant les groupes d'opposition"
, a déclaré Montse Ferrer, une représentante d'Amnesty International, citée dans un communiqué de l'ONG publié lundi.
Au moins 23 membres de l'opposition sont actuellement détenus par les autorités, pour de fausses accusations, selon Amnesty International.
Ancien commandant khmer rouge repenti, Hun Sen, 71 ans, dont le règne d'environ quarante ans a vu reculer les libertés, a cédé l'été dernier son fauteuil de Premier ministre à son fils, Hun Manet, âgé de 46 ans.
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