La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, dont le Premier ministre, Me Apollinaire Joachim Kyelem de Tambèla, le Président de l’Assemblée nationale, Ousmane Bougouma, des ministres, des diplomates étrangers et des avocats.
Certains membres de la famille de Sankara et de ses douze compagnons étaient présents à la cérémonie alors que d’autres membres des familles ont refusé de participer rejetant le choix du Conseil de l’Entente (où ils ont été assassinés) comme lieu de la réinhumation du père de la révolution burkinabé.
Ces derniers ont estimé que le lieu choisi par le gouvernement pour enterrer les restes de leurs proches, leur rappellent des souvenirs douloureux. Ils avaient proposé d’autres lieux, mais leurs propositions n’ont pas été actées par le gouvernement burkinabé qui a expliqué que son choix s’est principalement fondé sur des impératifs socio-culturels et sécuritaires d’intérêt national.
Les treize dépouilles ont reçu l’absoute de toutes les confessions religieuses avant d’être remises en terre dans l’intimité familiale. Des représentants des familles des victimes notamment Mousbila Sankara ont confié leur soulagement à la presse suite à cette cérémonie espérant que les défunts bénéficieront enfin d’un repos éternel.
Le 26 mai 2015, l’exhumation de la tombe présumée de Sankara dans le cimetière de Dagnoën, un quartier de Ouagadougou, avait permis de prélever des ossements, qui ont été par la suite soumis à des tests d’ADN.
En 2017, les résultats de l’expertise et de la contre-expertise ADN demandées n’avaient pas pu définir un profil génétique attribuable à Thomas Sankara. Cependant, en se basant sur des éléments physiques tels que les vêtements retrouvés dans la tombe, les proches de Sankara avaient déclaré avoir identifié formellement la dépouille, permettant ainsi à la justice de commencer le jugement du dossier.
Débuté le 11 octobre 2021, le procès conduira à la condamnation à vie de Blaise Compaoré ancien président burkinabè, son bras droit le général Gilbert Diendéré, et Hyacinthe Kafando présenté comme le chef du commando.
Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison tandis que trois accusés ont été acquittés.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, tombait sous les balles d’un commando lors d’un coup d’Etat à l’issue duquel son ami et conseiller principal et numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir.
Compaoré a été à son tour chassé du pouvoir par un soulèvement populaire fin octobre 2014, après 27 années de règne, alors qu’il voulait modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat. Il s’est ensuite exilé en Côte d’Ivoire qui lui a offert la nationalité.
Ce premier procès de l’assassinat de Sankara n’a pas touché le volet international du dossier. La responsabilité de certaines capitales africaines et puissances occidentales dans cet assassinat, notamment la France, a été évoquée mais à ce jour, il n’existe pas de preuves d'une telle implication.
Le collectif des avocats de la famille Sankara compte s’attaquer maintenant au volet international de ce dossier, notamment au plan des complicités internationales.