À l'entrée du campement, en contrebas d'une route près de leur douar (village) partiellement détruit, des femmes terminent de préparer le déjeuner, d'autres font la vaisselle ou rangent le pain à peine cuit.
L'électricien du hameau d'Imzilne, situé à 60 km au sud de la grande ville touristique de Marrakech, a réussi à raccorder le campement au réseau de la commune de Ouirgane, et le plombier a installé l'eau courante.
Les autorités ont débloqué des aides d'urgence, avec un budget annoncé de 11 milliards d'euros pour la reconstruction et le relogement des sinistrés.
Des bienfaiteurs privés ou des entreprises publiques ont offert des équipements, tels que des toilettes et douches mobiles installées par le plombier local, munies de chauffe-eaux à gaz qui s'avèrent vitaux à l'arrivée de l'hiver.
Dans cette région montagneuse, les températures minimales oscillent autour de zéro à 1.000 mètres d'altitude.
Le froid m'inquiète, d'ailleurs je ne dors pas la nuit à cause de mes rhumatismes.
A quelques centaines de mètres d'Imzilne, un autre camp a été installé pour les 600 habitants du douar d'El Bour, où le séisme a fait une quarantaine de morts et détruit 90% des habitations, selon Mohamed Ladib, un militant associatif de Ouirgane.
Plus de 60.000 habitations du Haut-Atlas et de ses environs ont été endommagées.
Debout devant sa tente, Omar Biddar, 71 ans, semble avoir la tête ailleurs.
Mais il dit attendre un permis des autorités locales pour réhabiliter sa maison, sans savoir pourquoi cela tarde autant.
A El Bour, certaines familles ont eu la chance d'être relogées dans des conteneurs aménagés.
A Imzilne, les habitants se raccrochent à quelques étincelles de bonheur. Fin novembre, ils ont réussi avec peu de moyens à fêter un mariage, reporté en raison du séisme. Latifa Amzil, jeune mariée de 24 ans dit:
La vie continue malgré tout. On a passé trois mois dans un stress très intense, mon mariage a été un moment de joie.