France: le bureau de l'Assemblée nationale valide la demande de poursuites contre Aurore Bergé

15:439/10/2024, mercredi
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L'ancienne ministre française des Familles, Aurore Bergé.
Crédit Photo : LOIC VENANC / AFP
L'ancienne ministre française des Familles, Aurore Bergé.

Le bureau de l'Assemblée nationale française a validé, mercredi 9 octobre, une demande de saisine de la justice contre Aurore Bergé, ancienne ministre des Familles, pour "faux témoignage", selon des sources parlementaires.

Cette décision, votée à dix voix contre neuf, fait suite aux révélations du livre-enquête "Les Ogres" de Victor Castanet, qui accuse Aurore Bergé d'avoir menti sous serment à propos de ses liens avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC).


Par voie de communiqué, les parlementaires insoumis et écologistes ont rappelé que cette démarche était motivée par les informations apportées par Castanet.


L'enquête met en lumière un potentiel
"pacte de non-agression"
entre Bergé et Hervy, alors que l'ex-ministre affirmait lors d'une audition en avril dernier devant une commission d'enquête parlementaire n'avoir aucun
"lien personnel, intime ou amical"
avec cette dernière.

Les documents révélés par Castanet semblent toutefois indiquer le contraire, notamment un courriel du 8 août 2023 dans lequel Aurore Bergé décrit Hervy comme
"une copine"
qui
"sera très aidante"
dans sa mission. Ce courriel, ainsi que d'autres éléments dévoilés par l'auteur, laissent penser que Bergé et Hervy auraient collaboré pour minimiser les critiques visant les pratiques des crèches privées, accusées de maltraiter les enfants.

Une réaction vive de la gauche


Sur les réseaux sociaux, Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée, s'est félicitée de la décision.


"Le Nouveau Front Populaire fait respecter l'Assemblée ! Le bureau de l'Assemblée nationale vote la poursuite pour parjure à l'encontre d'Aurore Bergé"
, a-t-elle déclaré dans un message sur "X" .

"Après les révélations de Victor Castanet, Aurore Bergé devra rendre des comptes pour avoir menti devant la représentation nationale. Une étape importante. On ne copine pas avec les lobbys qui maltraitent les enfants quand on est ministre en charge de la petite enfance"
, a-t-elle ajouté.


L'opposition de gauche, et en particulier La France Insoumise, considère cette décision comme une victoire symbolique contre ce qu'elle perçoit comme une complicité entre les pouvoirs publics et les intérêts privés dans le secteur des crèches.


Le Nouveau Front Populaire, qui rassemble plusieurs forces de gauche et est majoritaire au bureau de l'Assemblée, a ainsi joué un rôle clé dans ce vote en faveur de la saisine du procureur.


La défense d'Aurore Bergé


De son côté, Aurore Bergé a rejeté les accusations et dénoncé une manœuvre politique. Sur "X", elle a réagi en ces termes:
"Le NFP – majoritaire au bureau de l'Assemblée nationale – a sans surprise décidé une nouvelle fois de se soumettre à LFI et sa demande infondée à mon encontre. La gauche n'en finit plus son naufrage politique et démocratique. Next".


L'ancienne ministre, qui a déposé une plainte en diffamation suite à la publication des documents la mettant en cause, nie toute faute.
Elle maintient que ses déclarations devant la commission d'enquête étaient conformes à la réalité et réfute les allégations de collusion avec Elsa Hervy.

Une affaire en plein scandale des crèches privées


Cette procédure judiciaire s'inscrit dans un contexte plus large, celui du scandale des crèches privées, où plusieurs groupes sont accusés de pratiques abusives, notamment en matière de gestion financière et de maltraitance des enfants.


L'enquête "Les Ogres" a soulevé des questions sur le modèle économique de certaines crèches et leur maltraitance envers des enfants, suscitant de nombreuses réactions politiques.


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