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Les deux centres dont le coût est estimé entre 650 et 750 millions d'euros sur cinq ans, seront gérés par Rome sur le territoire de l'Albanie.
En donnant l'ultime feu vert à l'accord migratoire avec l'Italie, le parlement albanais a ouvert la voie jeudi à la construction de deux centres pour les migrants sauvés dans les eaux italiennes sur le sol d'un pays non membre de l'UE, mais qui y aspire.
Signé en novembre entre les deux pays, le texte prévoit l'ouverture d'un centre dans le port de Shëngjin, dans le nord de l'Albanie, pour l'enregistrement des demandeurs d'asile, et d'un autre dans la même région, où les migrants seront placés dans l'attente d'une réponse à leur demande d'asile.
Deux centres seront construits d'ici le printemps prochain sur le sol albanais, précise le site "Infomigrants" soulignant que le vote du parlement albanais était la dernière étape pour rendre effectif l'accord entre Rome et Tirana.
Ainsi après le Sénat italien la semaine dernière, le Parlement albanais a donné jeudi 22 février l'ultime feu vert avec 77 voix pour, sur les 140, à l'accord visant à externaliser les demandes d'asile, indique la même source.
Le Premier ministre Edi Rama a salué sur X l'adoption de l'accord:
"l'Albanie se tient aux côtés de l'Italie en choisissant d'agir comme un État membre de l'UE et en acceptant de
partager un fardeau auquel l'Europe devrait faire face, unie comme une famille entière".
"L’Albanie aussi adopte le plan italien de déportation des migrants sauvés en Méditerranée. Quand on voit les conditions des centre de rétention administrative ici en Italie, les nouveaux centres en Albanie s’annoncent comme un nouveau naufrage pour les droits humains"
, a pour sa part réagi l'ONG Italienne Sea Watch.
Les deux centres seront gérés par Rome sur le territoire d'un pays qui ne fait pas partie de l'Union européenne (UE), mais qui y aspire. Leur coût est estimé entre 650 et 750 millions d'euros sur cinq ans, rapporte Infomigrants.
Le projet de loi a été vivement critiqué dans les deux pays, dès son annonce en fin d'année dernière. Pour l'opposition albanaise, l'accord constitue un renoncement à la souveraineté territoriale. La droite accuse aussi le gouvernement du socialiste Edi Rama de mettre en danger
souligne la même source.
Le député italien et secrétaire du parti d'opposition Più Europa, Riccardo Magi, avait quant à lui fustigé
"une sorte de Guantanamo italien, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l'UE, sans la possibilité de contrôler la détention des personnes enfermées dans ces centres".
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