Crédit photo: Aaron Tam / AFP
Un professeur d'arts martiaux, accusé de diriger un mouvement armé pour renverser les gouvernements hongkongais et chinois, a été incarcéré pour cinq ans vendredi en vertu de la loi drastique sur la sécurité nationale.
Denis Wong, 60 ans, a été arrêté en mars 2022 lors d'une opération d'infiltration dans sa salle d'entraînement d'arts martiaux où son assistant et lui, selon la police, enseignaient
.
La police dit avoir trouvé des armes illégales dont des machettes, arbalètes et flèches à pointe d'acier, lors d'une descente à son domicile.
L'accusé a ensuite plaidé coupable d'
"incitation à la subversion"
, des faits passibles de 10 ans de prison à Hong Kong.
La justice hongkongaise lui reprochait d'avoir posté des messages antigouvernementaux sur Facebook, dont des appels à renverser les exécutifs chinois et hongkongais ainsi que l'instauration d'un
"gouvernement fantôme et d'une force d'autodéfense"
.
Dans son jugement vendredi, le juge Ernest Lin écrit que, malgré le caractère naïf et irréaliste des appels à la révolution de Wong, ceux-ci n'étaient pas seulement vains ou impulsifs puisque M. Wong avait stocké des armes et créé un studio d'arts martiaux glorifiant de
.
Rien ne prouve que l'incitation de Wong
"ait eu un impact réel sur la société"
, a écrit le juge, mais
"Hong Kong était encore sous le choc"
, estime le magistrat, et
"il ne serait pas faux de dire qu'une partie de la population était encore irrationnelle et crédule"
.
Pékin a imposé une vaste loi sur la sécurité nationale à l'ex-colonie britannique pour mettre fin aux manifestations pro-démocratie, massives et souvent violentes, qui ont secoué la ville en 2019, les critiques soutenant que la législation sert à restreindre les droits et à faire taire les dissidents.
Le texte a criminalisé la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères.
M. Wong a en outre plaidé coupable de détention illégale d'armes.
Egalement accusé dans cette affaire, Iry Cheung, que la police a présenté comme l'assistant de M. Wong, a plaidé coupable de détention d'armes sans permis et a été condamné à 16 mois de prison.
Plus de 230 personnes ont été ainsi arrêtées en vertu de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, dont plus de 140 ont été poursuivies.
Les autorités pénitentiaires de la ville ont rapporté cette semaine que 522 personnes étaient toujours incarcérées fin 2022 en lien avec les manifestations de 2019.
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